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JEAN BAEZA
« DES USINES, DES TRAVAILLEURS,
A SAINT-OUEN JE SUIS CHEZ MOI »
(2ème partie)

Jean Baeza

BAEZA était alors un footballeur sans prétention. C’est pourtant à Cannes qui se décida peut-être sa carrière d’international.
« Nous étions montés en division nationale. Un jour je fis un bon match contre Sedan, l’entraîneur de se club, M. Dugauguez, le remarqua et le dit à mes dirigeants : Excellent cet arrière. Il est à suivre. Quand M. Dugauguez est devenu le directeur de l’équipe de France, il ne l’a pas oublié. »
International ! La sélection a surpris Baeza, entre-temps muté à Monaco.
« J’ai joué d’abord avec les Espoirs 67, ce très bon match contre la Tchécoslovaquie. Je ne m’attendais pas à être titulaire. J’aurais été heureux d’être un quatrième remplaçant. Un mois plus tard, j’étais titulaire dans l’équipe nationale, et j’ai débuté par une victoire à Varsovie. Je jouais arrière gauche, alors qu’à Monaco je tenais le poste d’arrière centre. Mais M. Dugauguez m’avait vu opérer comme arrière latéral à Cannes et il me fit confiance. Je me souviendrai toujours de ce match à Varsovie, ce stade immense, 80 000 spectateurs, notre victoire ! C’était terrible, tout m’arrivait en même temps, j’étais même désigné comme le meilleur joueur français du mois … »
Arrière central ou arrière latéral ? Baeza est un joueur complet, de taille moyenne (1,72 m) pas très lourd (70 kg) pourtant très athlétique, souple, rapide, doué d’une bonne détente, d’un très bon jeu de tête, d’une très bonne frappe de balle des deux pieds et d’une technique appréciable. Comment voit-il le football ?
« Individuellement, je préfère le poste d’arrière central à celui d’arrière latéral, plus difficile à tenir, à mon sens. Je préfère de même le marquage individuel à la défense de zone. Je m’y trouve plus à l’aise. Collectivement, je m’adapte à tous les systèmes. A Monaco, nous jouions en4-2-4 assez souple, avec une légère couverture. J’ai l’impression qu’au Red Star le système est plus rigoureux mais je m’y ferai, soyez-en sûr ! Il y a cependant un geste qui me déplait : le dégagement au hasard. J’aime remettre la balle en de bonnes conditions, au partenaire bien placé. Ce qui ne se fait, bien sûr, pas l’un sans l’autre. »
Pourquoi Baeza a-t-il quitté Monaco ?
« Pour plusieurs raisons. Je voulais changer de milieu. Le club adopte une politique d’austérité qui limite ses possibilités. Mon désir de partir, avec Francis Magny, devenu Redstarman comme moi, correspondait aux vues financières de mes ex-dirigeants. Je n’ai pas choisi le Red Star. C’est M. Zenatti, le président, qui m’a écrit et nous nous sommes mis d’accord. Me voici donc Parisien, avec Magny et bien content de l’être. Sans prétention, je pense que nous pouvons tous deux aider nos camarades à faire une bonne saison. »
Une fumée dense, crasseuse, c’est rabattue presque à ras du sol. La chaussée que nous voyons à travers les vitres est luisante. On pense à Monaco, à la mer bleue immédiatement, aux palmiers majestueux, au Casino. Quel contraste. Mais Baeza ne regrette rien :
« Ce qui me plaît ici, c’est le milieu. Saint-Ouen, c’est le monde des ouvriers. Le mien, celui de ma famille. J’y suis à l’aise, j’y suis moi-même, mieux qu’ailleurs. Je ferai tout pour mériter la sympathie du public. Je lui demande d’être patient. Je suis assez long à trouver la bonne forme. Il me faut plusieurs semaines … »
Baeza liquide son jus de fruit, réclame ses clés. Il va surveiller la confection de son repas.
« J’accorde beaucoup d’importance à la diététique. Je ne fume pas, j’évite l’alcool. Un sportif doit éviter tout excès. C’est le secret de la santé, et sans santé il n’est pas de bonne forme. C’est simple vous savez. Et puis, quand vous n’êtes pas bien portant, vous êtes de mauvaise humeur. C’est désagréable pour votre entourage. »
Baeza ajoute la sagesse à la valeur, comme les Grecs rêvaient d’ajouter la vertu à la beauté !

© Allezredstar.com 2005

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