" LE RED STAR, mémoire d'un club légendaire"
(Les bonnes feuilles, 10ème partie)
LE RED STAR, C’EST SAINT-OUEN
""Une municipalité d’avant-guerre a usé de son droit de préemption et a acquis les terrains sur lesquels le Stade de Paris était bâti. Elle avait l’intention de raser les installations sportives et d’y construire des écoles. Mais elle s’est heurtée au Red Star muni d’un bail expirant en 1946. Elle a élevé ses écoles ailleurs. Aussitôt, le Red Star a tenté d’obtenir la prorogation de son bail, sans y parvenir.
Puis, lors des élections municipales de 1945, la liste du parti communiste arrive en tête. Désormais, c’est à ses nouveaux élus que le Red Star doit demander le renouvellement de sa location. Ils se font tirer l’oreille. Des pourparlers longs et laborieux s’engagent. Le Corre démissionne et laisse son fauteuil à un percepteur du XVIIème arrondissement, mélomane et critique musical, Pierre Leroy. On arrive à un accord. La municipalité, soucieuse d’amener Saint-Ouen à être une des plus grandes villes sportives de la région parisienne, a déjà favorisé un regroupement.
En 1897, l’année même où le Red Star était né au Gros-Caillou, la jeunesse Athlétique de Saint-Ouen avait vu le jour. Depuis cette date historique et lointaine, la JA Saint-Ouen avait mené une carrière des plus honorable dans le monde du ballon rond tout en côtoyant au sein de sa propre commune d’autres sociétés sportives telles l’Union des Marcheurs de Saint-Ouen, le Gymnaste Club de Saint-Ouen qui en 1933 avait pris la suite de La Revanche fondée en 1881, l’Union Sportive et Artistique Audonienne, ex-Saint-Ouen Sportif.
Ce sont toutes ces sociétés qui en 1945 se sont rassemblées sous le nom de Sports Olympiques Audoniens.
Mais pourquoi en rester là, pourquoi ne pas pousser plus avant la concentration et doter ainsi Saint-Ouen d’un grand club où tous les sports seraient pratiqués ? Ce projet hardi est mené à bien. Le Red Star Olympique et le Sports Olympique Audoniens disparaissent pour devenir le Red Star Olympique Audonien. Pour la première fois, en cette année 1946, la vieille étoile rouge reconnaît en son titre le lien qui depuis si longtemps déjà l’attache à la ville de Saint-Ouen. La municipalité accorde au nouveau club un bail de deux ans renouvelable et s’engage à rénover le Stade de Paris.
C’est donc dans la joie que le Red Star fête l’anniversaire de ses cinquante ans. Une plaquette salue les personnalités venues des horizons les plus divers pour lui rendre hommage.
Jules Rimet, président de la Fédération Internationale de Football Association, du Comité National des Sports et de la Fédération Française de football y écrit : Peu à peu la maison s’est agrandie. Le football y a pris la plus grande place. Le Red Star est devenu en dépit de ses origines modestes, l’un des plus grands clubs du sport français. Son rayonnement est tel que d’autres sociétés sportives en France et à l’étranger, lui ont emprunté son nom. Il faut voir dans cet emprunt un hommage rendu à son prestige … Vive à jamais notre vieux Red Star !
Gabriel Hanot, grand journaliste : Le Red Star, c’est Saint-Ouen : tant qu’il y aura Saint-Ouen, il y aura le Red Star. Le Red Star manquerait au football de Paris, si le sport perdait le terrain d’où l’on voit la butte Montmartre. »
(à suivre )
LE RED STAR,
mémoire d'un club légendaire
de Guillaume Hanoteau, avec la collaboration de Gilles Cutulic
© Robert Laffont - Editions Seghers
Dépôt légal : 1983