LA VIE DU RED STAR DE 2001 A 2010
(épisode V)
UN VRAI ROMAN …
Dix années... d’une vie très mouvementée.
Au départ, nous voulions retenir uniquement quelques dates phares, après réflexion, … nous nous sommes dit … la décennie que vient de vivre le Red Star mérite beaucoup plus !
Pendant une période qui va s’étirer de longs mois, nous reviendrons régulièrement sur les « grands » moments du Red Star de la décennie 2001-2010, la première du XXIème siècle.
Episode V
Le 24 avril 2001, le Red Star après sa défaite au GFCO Ajaccio (1-0) descend officiellement au 4ème niveau du football français, en CFA, son chemin de croix se poursuit le 1er Mai à Brest avec une nouvelle défaite 4-1, pas de sursaut trois jours plus tard à Marville devant Amiens, finaliste de la Coupe de France (0-1). L’agonie se poursuit dans le stade Olympique de Colombes désert, 1-0 pour les Pingouins, malgré de nombreuses occasions. Pierre Repellini dépité déclarait "on peut jouer comme ça dix ans sans réussir à marquer. Le scénario est identique chaque fois. Il vaut mieux en rire qu'en pleurer. C'est une saison très noire et repartir sur d'autres bases".
Dernier match, le 18 mai, les Vert et Blanc … pour leur adieu au National font un feu d’artifice 5-2 devant Louhans-Cuiseaux … Van Kets demeure à ce jour le dernier buteur du Red Star en National devant 150 spectateurs à Marville.
Louis Goya, le fidèle intendant de l’équipe première qui prend sa retraite est fêté par les Amis du Red Star. Il achève la saison sans connaître le moindre succès à l’extérieur !
Sur les terrains de la région parisienne, les questions sont nombreuses.
A Ivry, lors de la rencontre de CFA 2, les questions fusaient :
"Alors, le Red Star, que se passe-t-il ?
Comment avec un budget pareil, le club est-il tombé si bas ?
Quelle tristesse de voir un club populaire disparaître du haut niveau ?
Que va devenir le centre de formation ?
Les bénévoles, ils doivent en avoir marre ?
Ceux qui ont recruté cette saison sont vraiment des nuls !
Bras est-il toujours le président ? Il admet cela ? Bauer sera-t il reconstruit ?
Quelle connerie d'avoir postulé au Stade de France … et bien d'autres. »
Des interrogations bien normales, en cinq ans, le Red Star à quelques points d’accéder à la D 1 se retrouvait, en CFA.
Les réponses de Jean-Claude Bras laissaient perplexe les supporters du club.
Sous le titre "LE RED STAR PERD SON ETOILE". Franck Simon consacre un papier au club de Jules Rimet :
"Pionnier du football professionnel, le club banlieusard plongera dans quelques jours en CFA deux ans seulement après avoir quitté la Division 2, conséquence d'une saison totalement ratée".
Le journaliste revient sur la défaite d'Ajaccio qui condamnait mathématiquement le club. Le Red Star se trouve plongé vingt ans en arrière.
Un rappel du budget (30 MF), le recrutement de Cascarino "Cà nous apprendra, il faut se méfier des effets d'annonce" analyse à chaud le président Jean-Claude Bras pour sa 23ème année au Red Star.
"On a les boules, c'est vrai, car l'équipe première descend, mais paradoxalement, les autres équipes du club vont bien. Il serait injuste de parler de crise du club, d'autant que nous sommes sains sur le plan financier" ajoute le président.
Le journaliste revient sur les erreurs, l'éviction de Repellini, l'arrivée de Lemée qui décrète "out Cascarino", puis l'appel au pompier de service, Jean-Luc Girard, le retour aux commandes de Repellini. Le renouvellement de l'effectif à 80 % (départs de Fellahi, F. Diawara, Doukantie, Meïté), l'arrivée en cours de saison de joueurs expérimentés (Ferhaoui, Saxemard, Hutteau …). L'absence d'équipe type, 35 joueurs utilisés, dont de nombreux jeunes : Itandje, Jolibois ...
Concernant le recrutement, Jean-Claude Bras reconnaît "Je pense qu'il y a eu des erreurs de casting en début de saison, lâche Jean-Claude Bras. Concernant Cascarino, je ne pouvais pas vraiment déjuger l'entraîneur que je venais d'engager. Mais il aurait peut-être fallu patienter par rapport à Tony".
Relégué en CFA, Bras poursuit "OK, on perd notre statut pro, mais ce n'est pas un drame. On a dégagé le financement-10 MF seront consacrés à la formation en 2001-2002, pour garder notre structure. Educateurs, formateurs et médecins vont rester. C'est important par rapport aux parents dont les enfants sont chez nous".
Sur l'avenir de l'équipe première, l'ossature sera constituée des jeunes de la CFA 2. La plupart des joueurs de l'équipe une vont partir (rappel en CFA, 4 contrats fédéraux maximum). "Ceux qui intéressent les clubs pros, ceux qui se figurent que ce sera un pique-nique de cannibales se trompent. Nous sommes pros jusqu'au 30 juin" rappelle Bras.
La situation d'Hakim Saci est évoquée, "je dois rebondir en D1 ou D2. On n'a rien foutu cette saison", quant à Thierry Saxemard, l'un des anciens accepte "de porter sa part de responsabilité comme tout le monde" et l'espoir de bien terminer le championnat … pour permettre à certains de se faire remarquer.
Et dire que vingt ans auparavant le 10 mai 1981 (on ne l’invente pas), le Red Star en triomphant à Arras (3-0) … gagnait sa place en D 2 … quatre saisons après être descendu en DH …

Cette photo parue sur le site avec la légende « Quelle destination » illustrait bien que le navire Red Star prenait l’eau
Et le comble de cette saison catastrophique de l’équipe une, la réserve accède elle sur le terrain … en CFA !
Christophe Fiatte et son adjoint David Giguet sont champions de leur groupe en CFA 2 avec une dernière victoire à Châlons-en-Champagne (voir les photos :
)
Les hommes du sacre s’appellent : 1. Benhamou, 2. El Othmani, 3. Madjoub, 4. R. Gomis, 5. Deom, 6. Faye, 7. Abda, 8. Pendola, 9. Milton, 10. Aïchour, 11. Gomes-Varela (1ère - 45ème ), 12. Saïti (46ème – 90ème). 13. F. Mary (n.e.), 14. Azoulay (n.e.).

A gauche, à Châlons-en-Champagne, David Giguet, avec Walid Aïchour, Gérald Milton et le kiné Gilles Armengaud… à droite, Walid Aïchour s’empare du téléphone de Christophe Fiatte avant … d’expédier l’entraîneur sous la douche © GT Valck
Terminons ce cinquième épisode de notre décennie, par notre rencontre à Colombes ? Lors de Racing - Red Star, un "vieux de la vieille", supporter du Racing, vient nous raconter sa première rencontre de football :
"Monsieur, je suis triste de voir des grands clubs à ce niveau. Racing, Red Star, ce sont des noms mythiques du football. Le Racing, le Red Star, ce sont des noms, Monsieur, Paris SG, Créteil peuvent disparaître, je m'en fous. Mon premier match de football, je l'ai vécu au Parc des Princes, lors de la saison 40-41, un certain Racing – Red Star 3-0, au retour, le Red Star l'avait emporté 2-0 et depuis je suis les matchs du Racing. Monsieur, je vais vous citer les joueurs du Red Star de 41 qui disputaient le match : Hatz, dans les buts, Darui était blessé, Herrera, Vandooren, Roessler, Sefelin, Thévenot, Vastag, Meuris, Padron, Simonyi et Vandevelde."
- Et Aston,
"Monsieur, cette année là Fred Aston, était au Racing.
- Je n'ai pas voulu vous prendre en défaut, j'ai simplement un trou mémoire de la saison d'Aston au Racing.
"Je le sais, vous êtes encore jeune, Colombes, le Parc des Princes (l'ancien), Saint-Ouen, ma jeunesse. Moi je suis supporter du Racing, mais mon copain était lui un fou du Red Star. Et puis, avant le football était plus convivial, les spectateurs, les joueurs.
- On ne parlait pas uniquement d'argent …
"Bien-sûr, les joueurs avaient l'amour du maillot, ils avaient un respect de la parole, maintenant, on voit n'importe quoi, comment on dit, ah oui, des imprésarios, des recruteurs, des magouilleurs, des requins, ce n'est plus du football. Et puis vous voyez, même avec de l'argent quelquefois, les clubs se cassent la figure".
- Je ne vous dis pas à l'année prochaine, au prochain derby, puisque les Verts descendent.
"Je souhaite que vous remontiez rapidement et de rejouer à Saint-Ouen, le Red Star c'est Saint-Ouen. Il faut rénover le stade, même tribune par tribune. A bientôt."
Ce Monsieur représente une génération en voie de disparition, pas uniquement à cause de l'âge … mais surtout du manque de convivialité dans les stades de la région parisienne.
© allezredstar.com 2011
Partager cet article sur Facebook