PLUS DE CINQUANTE ANS DE RED STAR :
BERNARD DUBOIS, UN TEMPERAMENT BIEN TREMPE !
La première licence de Bernard Dubois au Red Star (1959-1960)
Il est l’un des personnages, l’un des fidèles du stade Bauer depuis des années et des années, un enfant de Saint-Ouen, Bernard Dubois vit au rythme de sa ville de naissance et de son club, le Red Star.
Retour dans le passé.
En cette fin des années 50, les usines sont nombreuses à Saint-Ouen, chaque jour des milliers d’ouvriers se répandent à proximité du stade, la ville grouille du bruit des travailleurs.
Le dimanche ou le samedi, les tribunes du stade baignent de la sueur de ceux qui se lèvent tôt le matin … et dont un bon nombre ne connaîtront pas les joies d’une paisible retraite méritée.
Bernard s’en souvient de ces années là et son cœur continue de battre au cœur de ses hommes qui ont participé au développement de la France d’après-guerre.
Bernard reste très attaché à sa ville de naissance, même si à présent, il habite à quelques kilomètres plus loin.
Ses amours avec l’Etoile Rouge commencent en 1959-1960, une année particulière dans l’histoire du club, en fin de saison au lieu de retrouver la D 1, les Vert et Blanc, pour une sombre histoire de corruption, se retrouvent interdits de championnat professionnel pour une saison !
Telle est la vie du Red Star !
Ses parents lui offre sa première licence, à l’âge de 9 ans, le petit Bernard devait être fier de porter les couleurs de ce club légendaire.
Pendant un an il fréquente, l’école de foot, rue du Landy avec comme éducateur Robert Germain, une ancienne gloire qui fut gardien professionnel du Red Star.
L’année suivante, trop jeune pour jouer en compétitions, qui à l’époque ne commençaient qu’à onze ans, mais il est doué notre petit Bernard, il dispute en pupille le championnat sous une fausse licence ; nom d’emprunt : Agendorff !
Nous pouvons le dévoiler … il y a prescription depuis fort longtemps !
En 1961-1962 … Bernard retrouve son nom : Dubois et participe au championnat pupille avant d’être présenté, la saison suivante par le Red Star, au concours du « plus jeune footballeur à Colombes. »
Jusqu’au milieu des années 70 … de grands noms du football français sont passés par ce concours … tout comme à celui du « jeune footballeur », notre Bernard y participe aussi en 1963-1964 présenté par le Red Star. Cela démontre les qualités du gamin de Saint-Ouen.
Il a des qualités, la preuve en cadet, Bernard est convié en sélection de Paris … mais il a également du caractère … il est en froid avec Jacky Braun, l’entraîneur de la sélection … cela se termine mal … Bernard quitte le rassemblement à l’INSEP.
En juniors au Red Star, il est « surveillé » par Monsieur Jean Avellaneda, le coach de l’équipe pro qui a un œil sur lui, lors des matchs au stade de la rue du Parc (stade Pablo Neruda aujourd’hui).
En 1968-1969, Bernard s’entraîne avec les seniors, la réserve professionnelle toujours sous l’œil de Monsieur Jean.
En 1969-1970, le championnat de CFA (la 3ème division), un championnat très relevé en plusieurs groupes.
Les grands noms du CFA de l’époque étaient Quevilly, Fontainebleau, Gazelec Ajaccio, Malakoff …
La réserve audonienne était dirigée par Ladislas Nagy, ancien gardien du Red Star …
Et Bernard, l’homme de la « zone » comme il se définit, a toujours eu un caractère de cochon, un caractère bien trempé comme on dit, cela lui a joué un mauvais tour, lors d’un match contre le Stade Français (en réserve pro), Bernard est 12ème homme (un seul remplaçant, à l’époque), le petit gars de Saint-Ouen en a assez de chauffer le banc … il regagne les vestiaires bien avant la fin du match pour prendre sa douche.
Un pro, Espinasse se blesse, à 20 minutes de la fin … et personne pour le remplacer !
L’entraîneur devait être furax !
Ainsi s’achève ses espoirs de rejoindre le professionnalisme.
Footballeur doué … mais indiscipliné passe à côté d’une carrière de footballeur professionnel.
Comme il le dit à présent : « Je ne suis pas un exemple à suivre, j’étais doué paraît-il … mais mon caractère m’a joué de mauvais tours ». Bernard n’a pas beaucoup changé, avec l’âge il est plus apaisé … mais il ne faut pas lui marcher sur les pieds …
De ce passé, il garde un souvenir énorme.
Il poursuit :
« A cette époque, toutes les formations de jeunes du Red Star jouaient au plus niveau, l’encadrement était assuré par les joueurs professionnels … difficile d’imaginer cela aujourd’hui … les joueurs se renferment sur eux après les entraînements … ils sont coupés de la réalité.
J’ai eu la chance, mes formateurs avaient pour noms : Robert Germain, en école de foot, Christian Jecker et André Giussepin en pupille à tour de rôle mais aussi Julien Manzano. En cadet et junior, j’avais un grand Monsieur, les anciens se rappellent de cet éducateur hors paire qu’était Monsieur Georges Pascaud, ancien professionnel au Red Star.
L’entraîneur des pros … passait régulièrement voir les jeunes des minimes aux juniors, cela m’a marqué.
Autre chose importante, le Red Star, Saint-Ouen, tous les entraînements se déroulaient sur le territoire de la commune, stade de la rue du Landy, le stade de la rue du Parc. Cela donnait une vraie identité au club.
Les terrains n’étaient que des stabilisés mais on apprenait le foot, nous étions loin des pelouses synthétiques dernière génération et puis on pratiquait aussi le foot dans la cours de récré ou dans la rue, dans la zone entre Saint-Ouen et Paris … avant la construction du périf !
Le maniement du ballon n’avait pas de secret, comme pour les petits sud-américains, pas de belles surfaces … mais on jouait avec n’importe quoi et pas toujours un ballon ! Mais quelle technique, nous avions. »
La carrière de Bernard s’achève précipitamment avec son foutu caractère.
Le Red Star est peut-être passé à côté d’un très bon footballeur !
Quelques années plus tard, il signe de nouveau au Red Star comme joueur-entraîneur, en 1977-1978, Bernard est adjoint de Carlos Monin. Roger Lemerre était l’entraîneur des pros, avec qui j'ai conservé depuis une amitié qui est réciproque.
Je suis devenu ensuite éducateur des cadets quand Jean-Claude Bras reprend le club en 1978.
Un épisode qui se terminera quelques années plus tard, une mauvaise entente avec François Gil, des divergences sur le rôle du foot et des éducateurs, Bernard claque la porte.
Tel est Bernard qui a porté tous les maillots du Red Star … jusqu’au vétéran et le maillot de l’Amicale avec qui j’ai eu une grave blessure qui a mis fin à toute possibilité de continuer à jouer au foot, sauf celui de l’équipe pro n’ayant jamais signé de contrat.
Depuis quelques années, Bernard ne joue plus, mais il est une des pièces maîtresses de l’Amicale Red Star 2000, dont Claude Chazottes fut longtemps le président avant de céder sa place fin 2010 à Jean-Jacques Almorfini. Bernard assurant le rôle de secrétaire.
Et à chaque match à Bauer, Bernard est présent pour encourager son club, pour rien au monde, il ne manquerait un match !
Le « petit » Bernard avec le beau maillot vert et blanc
A jour des de ses cotisations, au Red Star
Avec le Red Star en 1969
Debout : Questier, X, Tanis, Cane, X, Dubois
Accroupis : Moravan, Lutner, X, Garrigues, Delgado
En 1977-1978, la DH, Bernard Dubois adjoint de Carlos Monin
Bernard Dubois avec l’Amicale du Red Star 2000, accroupis, à droite, avec la veste © GT Valck
Bernard Dubois, début avril 2011, devant la plaque à la mémoire de Rino Della Negra au stade Bauer© GT Valck
Document PDF : section amateur du Red Star : 1977-1978 :
© allezredstar.com avril 2011 – archives photos Bernard Dubois, Studio Fernand et GT Valck
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