Le PARISIEN du mercredi 8 mars 1985 LE PARISIEN du 13 septembre 1990 avant le match de D 2 : Créteil – Red Star et une victoire du Red Star 2-0
93 HEBDO du vendredi 14 septembre 1990
Bref, le public revient à Saint-Ouen et en redemande. Cela n'est pas pour déplaire aux supporters et aux fidèles, qui ont connu davantage de bas que de hauts, et des tribunes souvent désertées par un public attiré avant tout par la victoire, à Saint-Ouen comme ailleurs. Dans son bar-restaurant de la rue Godillot, non loin du stade, Gil Deshayes, savoure les exploits présents des verts et blancs. Mais sans triomphalisme, ni fanfaronnades. « Le Red Star leader, ouï c'est une grosse surprise. Après la grosse joie du repêchage en juillet, j'avais une certaine appréhension pour le début de saison. Il y a eu un départ positif, et un effet de surprise, c'est évident. Les deux premiers matchs ont été joués à domicile, ça y fait. Mais les joueurs ont pris confiance. On a déjà plus de points que l'an dernier à la trêve. Je suis rassuré pour l'avenir ». Derrière son comptoir, Gil Deshayes montre le livre des supporters. Un résumé de vingt ans de la vie du club. «Il y a les sincères de 77», dit-il affectueusement. « Ceux qui y croyaient vraiment. Heureusement, qu'il y avait Jean-Claude » (Bras) « à l'époque. Sinon, tout disparaissait. Pour relancer le club, il fallait avoir le feu sacré ». C'est chez Gil, justement, à quelques heures du réveillon de Noël 1977, que supporters, joueurs et dirigeants qui avaient coutume de se retrouver en ce lieu, apprirent en lisant un quotidien du soir que le Red Star allait être mis en liquidation. Mais refermons cette parenthèse qui appartient à l'histoire. Si le restaurant « Chez Gil » n'est pas un lieu mythique, les anciens viennent se ressourcer périodiquement, comme André Mérelle, la semaine dernière. André Mérelle actuellement entraîneur des jeunes à l’I.N.F Clairefontaine. Quant au public, il suit la courbe des résultats du club. Dure loi du sport : la victoire, il vient. Une série de victoires, plus la tête du championnat, il accourt. La défaite, il renâcle. Trois défaites et bye, bye. Personne n'y échappe. Pas même Marseille. « Une année, où l'O.M se traînait dans les profondeurs de la 2e division, il y avait 320 spectateurs au stade vélodrome », se souvient Gil Deshayes, « et nous avions affrété un charter de 80 personnes ». Mais l'ascenseur fonctionne dans les deux sens. « II y a quelques jours, une personne est venue me dire : « j'ai toujours soutenu le Red Star ». « Puis elle ajouta », raconte amusé notre interlocuteur, « c'est bien d'avoir construit une nouvelle tribune ». Une tribune qui existe depuis le milieu des années 70.
© allezredstar.com 2010 (documents Gilles Saillant)
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