LE PARISIEN RED STAR 93

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Nous reproduisons en deux parties l'intégralité du dossier du Parisien du vendredi 8 novembre 2002. Première partie la situation actuelle et la chronologie des événements des dernier mois.

LE RED STAR DANS L'IMPASSE

Cinq mois après la rétrogradation de son équipe fanion, le Red Star 93 garde une santé financière très fragile, avec une dette de 1 570 987 € (10 305 000 F). Aujourd'hui la procédure engagée devant les prud'hommes par d'anciens joueurs et éducateurs ne va rien améliorer.

Le 12 octobre dernier, quelques ouvrages souvenirs édités à l'occasion du centenaire du club jonchent le sol devant le stade Bauer. Ces livres étaient dans un premier temps destinés à la vente, mais le reliquat a été gracieusement offert lors du retour du club dans son stade fétiche. Un peu comme si le Red Star 93 dilapidait ses derniers actifs avant cessation d'activité. Car il n'est un secret pour personne qu'aujourd'hui, le club fondé par Jules Rimet va mal. La rétrogradation en CFA 2, prononcée par la Fédération le 4 juin dernier, a mis au jour une situation financière préoccupante que les dirigeants s'évertuaient à masquer.

Le conseil général met le holà

Le procès-verbal de la commission d'appel de la DNCG qui a confirmé la sentence est particulièrement éloquent. La commission note « qu'au passif de l'Association (NDLR : Association sportive Red Star 93) figurait une dette d'un montant de 10 305 KF envers la SAEMS ». Si ce trou d'au moins 10 305 000 F (environ 1 570 000 €) a pu surprendre, des signes avant-coureurs avaient déjà alerté les plus fidèles du club à l'étoile rouge.

Ainsi de nombreux éducateurs ont eu toutes les peines à percevoir leur rémunération la saison dernière et, certains d'entre eux, sont actuellement en conflit prud'homal avec leur ancien employeur (voir par ailleurs). D'autre part, il y a tout juste deux ans, la chambre régionale des comptes avait déjà mis en lumière les problèmes de trésorerie de l'association, et la nature peu orthodoxe des liens qui unissaient cette dernière et la « feue » société anonyme d'économie mixte sportive du Red Star 93 (Saems) chargée du secteur professionnel.

Ces deux entités juridiquement distinctes ne formaient en réalité qu'un seul et même ensemble, qui fonctionnait en circuit fermé. La SAEMS, actuellement en cours de liquidation judiciaire devant le tribunal de commerce, se servait des subventions publiques pour avancer de l'argent à l'Association, qui l'utilisait entre autres pour rembourser ses dettes… se rendant, dans le même temps, débitrice de la SAEMS. Parallèlement, celle-ci continuait à vivre au-dessus de ses moyens, aggravant son endettement vu que son actionnaire majoritaire à hauteur de 69,4 % n'était autre que… l'Association.

Cette situation est d'autant plus préoccupante que le conseil général, alors principal pourvoyeur de fonds, a mis le holà à ces pratiques depuis le 1er janvier 2000. Cette saison, l'assemblée départementale a d'ailleurs diligenté une expertise juridique et financière pour confirmer (ou non) le versement de la subvention qui s'élèverait à 1,2 MF (183 000 € environ). Dès lors, une question se pose : comment l'Association peut-elle rembourser les organismes sociaux et fiscaux qui représentent les principaux débiteurs (il s'agirait essentiellement de dettes Urssaf) ? « Les dirigeants comptent sur des indemnités de formation lors de transferts de joueurs à venir, indique-t-on du côté du tribunal de commerce. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il n'y aura pas d'abandons de créance. »

Tous ces éléments laissent penser que l'AS Red Star 93 est aujourd'hui menacée dans son existence. Pour l'instant, aucune procédure collective n'a été engagée devant le tribunal de grande instance (TGI) de Bobigny. Mais demain ?

Frédéric Gouaillard

CHRONOLOGIE D'UNE EQUIPE EN SURSIS

08 janvier 2002 : Création de la SASP (Société anonyme sportive professionnelle) autour de l'équipe première. Arrivé pour la présider, Jean-Michel Roussier, l'ancien directeur sportif de l'OM, jette l'éponge après avoir échoué dans son tour de table réunissant de nouveaux partenaires. Le Franco-Britannique Nigel Atkins, grand ami de Jean-Claude Bras, lui succède.

25 mai 2002 : Le Red Star 93 manque définitivement la remontée en National en faisant match nul (0-0) à Viry lors de la dernière journée de CFA.

28 mai 2002 : Les dirigeants sont reçus à la Direction nationale de contrôle et gestion (DNCG) de la Fédération pour présenter leurs comptes.

04 juin 2002 : Au lendemain de l'ouverture d'une procédure de liquidation de la SAEMS Red Star 93, la DNCG décide de rétrograder financièrement l'équipe première du Red Star 93en CFA 2.

26 juin 2002 : Suite à l'appel des dirigeants audoniens, la DNCG confirme en deuxième instance cette rétrogradation.

10 août 2002 : L'équipe première, désormais entraînée par l'ancien pro Mustapha Ousfane, commence sa saison face à Chartres (1-1).

12 octobre 2002 : Après quatre ans et demi d'exil à Marville, le Red Star 93 retrouve son stade Bauer à l'occasion de la venue du voisin Aubervilliers (0-0).

02 novembre 2002 : quinze jours après avoir sorti le Paris FC (CFA) au 5 e tour, le Red Star 93 est éliminé de la Coupe de France aux tirs au but par Sénart-Moissy (CFA).

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