LES MATCHS 2005-2006   ALLEZREDSTAR.COM

CFA 2 27ème journée
samedi 6 mai 2006
RED STAR - CHANTILLY: 3-2 (0-1

350 spectateurs - arbitre : Emmanuel Caron assisté par Romuald Bourgois et Brahima Coulibaly - Pluies orageuses
Buts : N'Simba 62ème, Doumbya 82ème , Davidson 89ème - Gavory 45ème + 1, Razak 69ème
CJ : Fourneuf (56ème) - Popelard (60ème)
Changements : Baldé par Davidson (60ème), Gueï par Aklouche (60ème), Hammami par Tounkara (81ème) - N. Fouquy par Dewolf (6ème), Addala par X. Fouquy 72ème), Cesarion par Berdou (79ème)

RED STAR : RED STAR FC 93 : BELL (1), HAMMAMI (2), N'SIMBA cap.(3), YESSAD (4), FOURNEUF (5), DIOMANDE (6), BALDE (7), ABDALLAH (8), DOUMBYA (9), CHAMMA (10), GUEI (11). Remplaçants : TOUNKARA (12), BEHICHE (13), SINOBAD(14), AKLOUCHE (15), DAVIDSON (16) Entraîneur : Jean-Luc GIRARD
CHANTILLY: CHANTILLY : ROBUSTELLI (1), NDIAYE (2), CESARION (3), BARRY (4), DEVIPART (5), ADDALA (6) DIARRA (7), POPELARD (8), RAZAK (9), GAVORY (10), N.FOUQUY (11). Entraîneur : Aziz ADEMI Remplaçants : X. FOUQUY (12), DEWOLF (13), BERDOU (14).

photo du match
Le bonheur après un but

FROID ET CHAUD A BAUER

Conseil de bon sens adressé aux cardiaques et aux petites natures : évitez les abords du stade Bauer le samedi en fin de journée jusqu’à la fin mai.

Car ce fut encore un match éprouvant nerveusement auquel nous avons assisté ce 6 mai. Pourtant, tout était réuni pour passer un début de soirée paisible. En face, une équipe adverse pas méchante pour deux sous, sans ambition car déjà reléguée, décimée par les blessures et venus presqu’en touristes puisqu’il fallut leur prêter un jeu de maillot (ils étaient venus en vert, les benêts !) Un écart immense donc entre le deuxième et le dernier du groupe A, une température tempérée, une affluence tranquille de 350 personnes environ pour cause de week-end de trois jours, bref rien de quoi inquiéter le cardiologue du quartier. Et bien pour la tranquillité, on repassera…

La faute en revient à ce satané scénario que nous rejoue l’équipe depuis bientôt trois mois. Mais pourquoi donc faut-il attendre 45 minutes et d’avoir une épée enfoncée dans les reins pour enfin mordre dans le ballon et prendre le match à son compte ? Mystère…

Une première mi-temps chloroformée durant laquelle, passées les dix premières minutes, le Red Star a regardé jouer une équipe adverse qui n’en demandait pas tant. Un manque d’engagement devant, pas de véritable pressing, en dehors de l’irréprochable Doumbya qui a depuis longtemps compris que l’attaquant était le premier défenseur - et qui n’hésitait même pas à se transformer en ramasseur de balle dès le premier quart d’heure de jeu. Un jeu imprécis, des erreurs inhabituelles de relance de la défense, un milieu trop éloigné de l’attaque et voilà les jeunes joueurs de Chantilly qui se mettent à faire tourner le ballon et à se rapprocher des buts de Bell.

A ce compte là, pas étonnant que la première occasion soit pour Chantilly. Trois passes propres sorties du manuel d’instruction du bon petit footballeur : un échange courtois au milieu, un débordement, un centre parfait au second poteau et… une toile tout aussi parfaite de l’attaquant bleu. Merci gamin. La réplique ? Elle viendra d’un centre au second poteau (Taïeb ou Chamma ?) par-dessus la défense. Une balle qui arrive dans les pieds de Baldé seul à dix mètres à gauche des buts. Il va tirer et le ballon va passer sous le ventre du gardien ? Non, car nous sommes en première mi-temps et il est écrit depuis un moment qu’à ce moment de la partie nos joueurs ne sont pas encore entrés dans la partie. Alhaji avance vers le but, mais un défenseur revient en trombe, corner. Dix minutes après, Guei se retrouve avec une bonne balle en retrait, à dix mètres des buts, mais Francky arrose les gradins de la grande tribune.

A propos d’arrosage, il pleut fort sur Bauer depuis le premier quart d’heure. Si fort, qu’avant la mi-temps nous allons tous prendre une douche bien froide. Récupération au centre de la défense. Kaba Diomande veut relancer proprement depuis sa surface, pousse son ballon pour mieux tirer. Il arme son tir et… fauche sans bavure un attaquant adverse venu par derrière envoyer une pichenette dans le ballon. Consternation sur le terrain, aucune protestation, le penalty est incontestable. Mais tous les penalties ne se marquent pas facilement. Parti du bon côté, Yann détourne la balle qui rebondit devant lui. Un joueur va dégager dans les étoiles ? Hélas le réveil n’a pas encore sonné et ce sont deux joueurs de Chantilly qui se disputent la joie de prolonger le tir d’un coup de tête dans les filets. Les défenseurs de nouveau en retard sur le coup, Bell est furieux de s’être décarcassé pour rien. Sur ce, la mi-temps est sifflée, Chantilly qui n’en demandait pas tant rentre en tête au vestiaire et nous, nous savons que nous sommes dans de beaux draps.

La pluie et le score refroidissent la pause café-bière, les anciens sont inquiets : « Marquer deux buts, depuis combien de temps cela ne nous est pas arrivé ? » « Depuis Avion en février, un bon bail, autant dire que c’est pas gagné… » Le kop migre d’une tribune à l’autre dans l’espoir de voir des buts. Bon choix, iIs seront servis…

La phase II du scénario de l’année 2006 commence comme prévu à la reprise. Onze endormis ont laissé la place à onze affamés, des joueurs qui en veulent, s’arrachent et font oublier l’ombre d’eux-mêmes qu’ils nous ont infligée durant 45 premières minutes (pourtant, on ne mérite pas ça…) Ils sont dans le match à corps perdu. Deux buts à mettre, on a plus le temps de flâner. Fini les toiles de la première mi-temps, Bilal, Kaba et Yessad font des aller-retour incessants et sans faute pour pousser un peu plus loin les offensives de Taïeb, Reevis, Lassana et les autres. Vincent tient la maison derrière avec Yann en position de libéro.

Les gentils joueurs de Chantilly commencent à montrer leur limite, surtout mentale, et le gardien commence vraiment à faire ses 17 ans. Sur deux coups francs de Taïeb des 25 mètres, il reste inerte malgré ses 190 centimètres (au bas mot) et est tout heureux de voir le second toucher le poteau gauche. Ca pousse et comme il est écrit, ça va finir par rentrer. Reevis qui a installé son QG de campagne dans le camp adverse depuis la reprise, récupère la balle aux trente mètres et « boum ! ». En bon capitaine, il ne se pose pas de question, il frappe. Droit devant, à raz de terre. Le gardien regarde passer le train, but direct. Il reste alors trente minutes de jeu, on se dit en voyant Reevis et toute la bande haranguer rageusement le kop, qu’une légère adaptation du scénario va nous permettre d’empocher la victoire après avoir été mené, ce qui ne nous est (presque ?) jamais arrivé cette saison. Mais pour cela il faut encore marquer. Alors tout le monde part à l’assaut, persuadé que le but de la victoire est au bout de la poussée collective et qu’il n’y a plus grand-chose à craindre de cette équipe reléguée et sans maillot. Ca pousse en bloc, comme au rugby, le pack fera la différence.

Aklouche et Davidson entrés en lieu et place de Gueï et Baldé qui, privés de seconde mi-temps, n’auront cette fois-ci pas le loisir de nous montrer de quoi ils sont capables une fois réveillés, essayent d’ajouter du rythme et de la vivacité devant. Mais Chantilly ne se démonte pas. Ils sont toujours là, les petits bleus. Ils profitent même des espaces créés par l’abordage de leur but et, par deux fois, se montrent dangereux. Très dangereux même puisque la seconde occasion faite de renversement de jeu (long centre au second poteau puis remise de la tête au premier) se termine par une tête victorieuse accueillie dans un silence de cathédrale. 2-1 pour les derniers de la classe.

Là, il va falloir à la hâte inventer un nouveau scénario. Pas simple. Il faut de nouveau marquer deux buts, mais il ne reste que vingt minutes pour les mettre, sans Azzedine bien sûr, toujours suspendu. Le silence dans les tribunes prouve bien que le moral en a pris un coup. On ose bien espérer un match nul arraché avec les tripes, mais les esprits les plus lucides peinent à imaginer mieux. Heureusement, la hargne est toujours présente, le harcèlement des adversaires se poursuit et, à ce jeu, Chantilly manque de sang-froid, à l’exception de leur immense numéro 4, Moussa Barry impeccable tour de contrôle et capitaine qui rafle toutes les balles aériennes et relance proprement.

Les corners se succèdent de nouveau, les défenseurs sont acculés, le gardien n’en mène pas large et renonce à s’engager physiquement. C’est en force qu’il faut passer. Doumbya l’a compris qui récupère le ballon à 25 mètres, crochète un joueur et fonce plein centre. Un arrière rapplique sur sa droite, le gardien s’avance hésitant, Lassana protège sa balle, fonce toujours, entre dans la surface et ajuste son monde. Egalisation. Perforation de la défense, et essai entre les poteaux : un vrai but de rugbyman. 2-2. On souffle dans les tribunes. L’humiliation n’aura pas lieu et, comme il reste quelques minutes, on peut encore se dire qu’un nouveau miracle est possible.

Un Miracle ? Pas nécessairement car en face Chantilly est vraiment rincée. Par la pluie qui tombe sans discontinuer, mais aussi par le manque d’expérience et le manque d’enjeu pour eux. En poussant un peu, ça rentre comme dans du beurre. A peine le temps de faire deux trois touches et un renvoi au six mètres que Charles Davidson part dans le dos des défenseurs et se présente seul face à ce grand mineur de gardien qui ne se sent pas de plonger dans les pieds de son adversaire. Une proie facile qui reste debout pour mieux se faire fusiller. Charles frappe, tout le monde la voit dedans mais la balle passe à gauche. Arrg ! C’était la balle de match. Charles se mord les doigts et s’en veut. C’est peut-être deux points qui s’envolent.

Alors quand deux minutes plus tard il récupère la balle à la ligne médiane, Charles a la rage. Le corps penché en avant comme s’il était un missile à tête chercheuse, il fonce droit devant lui, programmé pour frapper les filets qu’il n’a pas l’intention de louper cette fois-ci. Il veut se racheter, le Charles. Il est convaincu qu’il passera, en force, le mord entre les dents. Droit devant avant de repiquer au centre, le tout à pleine vapeur. Il avance, personne ne l’arrête et surtout pas les bien trop tendres défenseurs qui n’envisagent même pas de le sécher, Dieu merci. Il en laisse un, deux, trois derrière lui et se présente devant le gardien qui vraiment préfèrerait être ailleurs… Charles, lui, sait ce qu’il veut : le but, les quatre points, la montée. Tir et but. Le stade chavire de nouveau. La délivrance à une minute de la fin, comme il y a quinze jours, comme la semaine dernière à Amiens.

Encore quelques minutes, le temps sur le terrain de gérer le temps additionnel et voilà, c’est fini. Mené deux fois au score par la lanterne rouge, le Red a réussi à s’en sortir. Communion avec le public, retour au vestiaire et douche pour tous, dans la rue pour le public, au vestiaire pour les joueurs.

Quatre points de plus donc. La lutte avec St Quentin, également vainqueur, continue. Mais n’oublions pas que nous avons encore eu de la chance. Chance de rencontrer une équipe trop jeune pour tenir un score et fermer le match avec des fautes aux trente mètres ; chance d’avoir en face un gardien ultra tendre et plusieurs joueurs quasiment à l’essai en vue de la saison de DH prochaine ; chance de s’en sortir après avoir regardé les trains passer en première mi-temps. Et si la prochaine fois vous partiez le pied au plancher dès le début de la partie ? La force tirée de cette victoire doit vous permettre de gagner les trois prochains matchs. A condition de jouer 90 minutes pleines. Rendez-vous dans une semaine à Abbeville.

Jean-Noël POIRIER

LES PHOTOS DU MATCH

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