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CFA 2 29ème journée
samedi 20 mai 2006
RED STAR - VALENCIENNES B: 2-1 (2-0

750 spectateurs - arbitre : Giovanni Richard assisté de Pascal Poupeau et Kaddour Berrara. - bonne pelouse - vent
Buts : Abdallah (30ème), Doumbya (34ème) - Danset (88) s.p.
Changements : Gueï par Davidson (73ème)

RED STAR : BELL (1), HAMMAMI (2), N'SIMBA cap. (3), YESSAD (4), FOURNEUF (5), DIOMANDE (6), GUEI (7), ABDALLAH (8), DOUMBYA (9), SINOBAD (10), BENMESMOUDI (11), TOUNKARA (12), PAGES (13), BALDE (14), AKLOUCHE (15), DAVIDSON (16). Entraîneur : Jean-Luc GIRARD
VALENCIENNES B: MARTINEZ (1), ELAGDAH (2), FASQUELLE (3), MONET (4), GALANT (5) DEBARROS, cap. (6), DANSET (7), ASSELAM (8), SAVAL (9), ZEDAZI (10), LAGOUCHE (11), THOUVENIN (12), MILLIEN (13), JOLY (14), PIHET (16). Entraîneur : Pascal ZAREMBA

photo du match
Après une année en CFA 2, le CFA est là

MONTEZ, ON VOUS DEMANDE

LE SCENARIO PARFAIT

Et voilà, tout se déroula comme on osait à peine l’espérer. Une nouvelle belle fin de journée, une nouvelle victoire. Un nouveau bonheur sans réserve ni inquiétude et surtout une nouvelle montée grâce à un parfait match nul entre Saint Quentin et Arras. Le rêve parfait ! Fini le stress des derniers matchs et de ces derniers mois qui nous ont fait passer par tous les sentiments, toutes les interrogations et toutes craintes.

Car ce samedi à Bauer ne ressembla pas aux précédents. Nous étions désormais prêts à vivre des rencontres avec le couteau entre les dents, à connaître des scénarii invraisemblables, des miracles de fin de match, des victoires arrachées aux forceps. Non, ce samedi nous avons vécu un match tranquille, reposant oserais-je écrire, durant lequel les buts rentraient facilement, les occasions se succédaient. Aucune inquiétude. S’il avait fallu en mettre deux de plus, cette équipe les auraient mis, tant elle nous rappelait celle qui avait survolé la première partie du championnat, alignant les cartons à l’extérieur comme à Bauer. Samedi, ce sont de véritables leaders, dominateurs et sereins qui ont vaincu et assuré une deuxième montée en deux ans. Chapeau bas !

Cette équipe a donc l’art de nous prendre à contre-pied. On craignait ce 20 mai une équipe crispée par l’enjeu, phénomène classique d’une équipe si près du but qu’elle en vient à trembler au moment de toucher au bonheur. Il n’en fut rien. La maîtrise fut totale.

La rencontre démarra tranquillement. Le Red Star domine, occupe le terrain adverse mais manque de liant. Une mésentente entre Yann et Bilal dans la surface procure une frayeur dans le cœur des 800 spectateurs. Ce sera la seule du match. Sur son aile gauche, Franck Gueï déménage tout ce qu’il trouve et enfonce une défense à qui il rend au moins dix centimètres et dix kilos de muscle par tête de pipe. Azzedine, très en confiance, demande à tout moment la balle au centre et tente de belles choses. En pénétration sur la gauche du but, tir d’instinct à côté ; à l’entrée de la surface, crochet impeccable, double contact court et tir du gauche sec et puissant dévié par le gardien ; à droite aux six mètres, tentative de reprise de volée derrière un défenseur, ratée : Azzedine est toujours en parfaite position de tir et de but.

Ca pousse et naturellement la défense adverse commence à faire des fautes. Comme au bout de la première demie heure, un coup franc à vingt-cinq mètres du but. Taïeb Abdallah, qui jusqu’alors ne s’est guère mis en valeur contrairement aux quatre rencontres précédentes, s’approche pour le tirer. Les supporters se souviennent du but superbe qu’il a mis dans une position analogue contre Amiens. Ce serait si bien de recommencer. Et justement, c’est bien son intention. La frappe est parfaite, brossée et sèche. Le gardien se saisit de la balle, mais la balle glisse sur les gants et lui passe par-dessus l’épaule pour terminer derrière la ligne. But !

Le Red Star domine, marque, mène et ne se démonte pas. Il continue de presser, sûr de lui. Les balles remontent vite et Azzedine touche toujours autant de ballons. Sur l’un d’eux, il se transforme en passeur d’excellence. Dans le dos de la défense pour Lassana parti toutes voiles dehors. Le gardien sort pour un face à face avec l’attaquant du côté gauche des seize mètres. Mais Lassana a mieux à faire que de regarder dans le blanc des yeux ce jeune gardien qui a un métro de retard : une balle lobée et le ballon qui s’envole vers le petit filet opposé. Re but et 2 à 0 après 35 minutes de jeu.

Le kop qui est parti à fond dès la première minute de jeu et qui gardera la même intensité de chant et d’encouragement jusqu’à la fin sort les confettis et les décibels. Lassana aussi qui, exubérant, passe en revue les tribunes en criant et en se frappant la poitrine. Il termine sa revue dans les bras de ses camarades du banc de touche.

Là, ça paraît vraiment bien parti et on se dit même que c’est déjà dans la poche. La fin de la première période est un plaisir sans inquiétude. L’étoile rouge ne craint absolument rien de ces jeunes valenciennois. Derrière, Kaba, Bilal et Nabile entourent la tour de contrôle Fourneuf qui soigne ses relances. Rien à craindre de cette ligne de gardiens qui, en plus, apporte le surnombre sur les ailes.

A la mi-temps, les spectateurs sont ravis, tout se déroule comme sur du papier à musique, petite mélodie du succès annoncé que l’on avait plus entendue si tôt dans la rencontre à Bauer depuis de nombreuses semaines. A 200 kilomètres de là, Saint-Quentin et Arras se neutralisent. Merci messieurs, continuez comme ça (ce qu’ils feront d’ailleurs), le Red Star se charge de tout.

C’est exactement ce qui se passe en seconde période. Le Red Star contrôle avec une formidable aisance les 45 minutes restantes, fait tourner le ballon, repasse par derrière, repart devant et se crée des occasions, dont deux trois quasi face-à-face perdus de peu. Mais l’essentiel est de passer le temps et peu importe que l’on en mette deux de plus ou non. La tension a fait place à la maîtrise du temps et du jeu. Pour preuve, le très faible déchet durant cette période.

A ce jeu, les minutes passent tranquillement. Il nous faut une faute aussi flagrante qu’involontaire dans la surface pour nous retendre un petit peu. A trois minutes de la fin, un penalty contre nous. Le troisième en trois matchs. Jamais deux sans trois, Yann Bell va bien nous le sortir également. Le tireur choisit la gauche du gardien, Yann l’a compris qui plonge du même côté. Il va l’arrêter. Non, la balle est rentrée.

Pas de panique. Il ne reste plus rien à jouer et il est clair que les minutes de prolongation qui nous sauvèrent ces derniers temps ne seront pas nécessaires ce samedi. Il n’y en eut donc pas. Le match est terminé, les joueurs de Valenciennes sont déjà quasiment dans le bus tant ils filent au vestiaire sans perdre un instant. Le stade, lui, ne bouge pas. Les joueurs du Red Star restent en place. Ils attendent, un coup de fil, l’annonce du résultat de Saint Quentin. Nous aussi dans les tribunes, nous l’attendons. Personne ne l’annoncera au micro. Ce ne sera pas nécessaire car les joueurs nous donnent l’information en entamant une danse subite au milieu du terrain. Les portes des tribunes s’ouvrent, les enfants prennent possession de la pelouse et les supporters les suivent pour rejoindre les joueurs. Le bonheur partagé. Les plus anciens savourent des tribunes.

Deuxième scène de liesse en un an. Deux montées en douze mois, il fait beau ce mois de mai sur Bauer. Une demie heure plus tard, le Collectif a pris possession de la buvette où il organise un pot musical. Les joueurs les rejoignent ainsi que l’entraîneur, Jean-Luc, qui nous aura encore fait vivre de grands moments et aura construit deux succès sportifs consécutifs et incontestables, même s’il nous a également fait vivre les pires tourments (ah, les mystères de l’existence !)

L’année prochaine ? Nous y penserons demain tout en nous permettant d’ores et déjà d’espérer que ce groupe de joueurs ainsi que l’esprit de conquête et de bonheur collectif qui l’anime et le fait gagner résisteront à l’été, aux chants de sirènes improbables et aux migrations hasardeuses. Bref, nous espérons tous vous retrouver sur le terrain dans moins de trois mois.

Bonne vacances à vous tous et encore une fois bravo pour cette sacrée performance. Et au nom de tous les amoureux du Red Star : « merci ».

JNP

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