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CFA 6ème journée
samedi 9 septembre 2006
RED STAR - PARIS SG B: 0-0 (0-0

1103 spectateurs - beau temps
CJ : Milherre (69ème) - Cousin (80ème)
Changements : Fabiano par Da Costa (52ème), Ouattara pr Sambague (64ème), Lefort par Davidson (75ème) - Arnaud par De Sousa (60ème), Boli par Harrouiard (87ème)

RED STAR : DJIDONOU (1), LACOMAT (2), DIOMANDE (3), KANGULUNGU (4), FOURNEUF, cap. (5), MIHERRE (6), OUATTARA (7), FABIANO (8), LEFORT (9), N'SIMBA (10), BERTHIER (11). Remplaçants : DA COSTA (12), CHARLES (13), YESSAD (14), SAMBAGUE (15), MOULIN (16). Entraîneur : Bruno NAIDON
PARIS SG B: COUSIN (1), REINE-ADELAIDE (2), ICHALALENE (3),MVOTTO (4, MABIALA (5), MULUMBU (6), PIETRE, cap. (7), CHANTOME (8), ARNAUD (9), RODRIGUEZ (10), BOLI (11). Remplaçants : REITHMANN (12), DE SOUSA (13); NGOLYI (14), HARROUARD (15), HABERT (16). Entraîneur : Vincent GUERIN

photo du match
Grégory Lefort échoue de fort peu devant Nicolas Cousin, à la 24ème minute

CURIEUX DERBY

Tout était réuni pour assister à un chaud derby, voulions-nous croire en arrivant au stade de Saint-Ouen. Des retrouvailles entre deux équipes phares de la capitale, un public nombreux, un temps agréable de fin d’été et un enjeu réel au classement. Certes, des esprits plus terre à terre auraient pu ajouter qu’il ne s’agissait côté PSG que de la réserve, que nous sommes en CFA et que si une tribune était bien remplie les autres demeurent fermées au public. Mais il n’était pas question d’entamer notre plaisir, celui de 1033 spectateurs heureux de se retrouver pour un match entre deux voisins, deux clubs ambitieux et historiques. Derby il y aurait samedi à Saint-Ouen.

Pourtant, à l’issue de ce match, nous n’avons pas eu l’impression d’avoir assisté à un derby et c’est un sentiment d’insatisfaction qui nous habitait. Déception du résultat nul naturellement, résultat auquel nous n’étions plus habitué depuis cinq mois et huit matchs officiels (CFA 2 et CFA réunis), durant lesquels nous n’avons connu que la victoire à Bauer. Mais il y a autre chose. Ce match ne s’est pas déroulé au rythme et avec la hargne que nous attendions. Rien à voir par exemple avec l’intensité de la rencontre à Rouen qu’une centaine d’entre nous avons suivi avec passion la semaine dernière. A qui la faute ?

Soyons un peu chauvins mais également très lucides : la responsabilité première revient au PSG qui n’a jamais vraiment donné l’impression de jouer un match à enjeu mais plutôt d’effectuer des travaux pratiques.

La jeune classe du PSG a donné l’impression d’être venue sur le terrain pour appliquer de manière scolaire les leçons apprises durant la semaine sur les bancs de touche et les tableaux noirs de leur école du foot professionnel. Circulation de balle léchée et sans aucune inspiration ou prise de risque particulières, un mouvement collectif bien rôdé à force d’avoir été répété des centaines de fois au Camp des Loges et une multitude d’automatismes estompant les lacunes individuelles mais faisant disparaître toute spontanéité dans le jeu. Au total, un jeu sans risque et sans joie, un match sans défaite mais sans grande chance de victoire et un engagement minimal malgré une condition physique dont on a pu constater dans les vingt dernières minutes la qualité, résultat évident d’un rythme d’entraînement quotidien de néo-pro.

Côté audonien, également des raisons d’expliquer ce qui apparaît comme un rendez-vous manqué. En premier lieu les absences. Car au fil des matchs et malgré un encadrement médical rigoureux, la liste des blessés s’allonge. Après Azzedine Benmesmoudi dont la reprise n’interviendra peut-être pas avant 2007 et Khaled Kemal victime d’une contracture, c’est au tour de Nicolas Fabiano, sorti en début de seconde mi-temps, de souffrir d’un problème musculaire. Ajoutez à cela l’absence pour raison familiale de Cédric Rogin et ce sont les fondements même de l’organisation offensive qui se trouvent profondément affaiblies. Difficile dans ces conditions de maintenir le même niveau de jeu et de percussion que les semaines précédentes. Et face à une équipe sans génie mais bien organisée comme cette équipe B du PSG, il devenait dès lors difficile d’enflammer le match et de renverser l’adversaire. La défense, elle, inchangée car préservée des blessures depuis le début de la saison, a sans trop de difficulté préservé les buts de Yohann Djidonou malgré une domination grenat durant la majeure partie de la seconde mi-temps.

Grenat ? Oui, grenat. Car le PSG avait hier décidé de jouer avec les couleurs du FC Metz. Dans cette équipe parisienne à la couleur improbable et sans aucun sponsor maillot, un joueur se distinguait du lot : Christian Rodriguez. Puissant, massif, sinon en surcharge pondérale comme disent doctement les médecins, Rodriguez fut seul à donner l’impression d’avoir quelque chose à prouver à son entraîneur. Il se dépensa donc plus que les autres durant une bonne heure, cherchant à percuter et à déstabiliser la défense avant de renoncer et d’attendre la fin du match pour aller croquer dans un bon jambon-beurre de régime. Autour de lui, peu de talent manifeste mais une dizaine d’apprentis fonctionnaires du football professionnel dont seul le défenseur central, Jean-Yves Mvoto et le jeune Clément Chantôme au milieu de terrain sortaient un peu du lot sans jamais casser la baraque. Imaginer un joueur de tennis qui renvoie systématiquement des balles molles sur toutes les balles frappées de son adversaire, c’était ça samedi le PSG.

Côté Red Star, l’équipe chercha durant la première mi-temps à pousser, déborder, presser haut et récupérer des balles dans les pieds d’adversaires qui rechignaient à aller au charbon, de peur de se salir peut-être. Le milieu vert et blanc tenait le jeu, faisait circuler la balle rapidement et cherchait le décalage sur le côté droit principalement voire au centre.

A ce jeu, Nicolas Fabiano et Reevis N’Simba titulaire pour la première fois samedi - et qui a tout pour l’être régulièrement dès lors qu’il parviendra à muscler son jeu - s’en sortirent bien et distribuèrent plusieurs ballons au millimètre aux attaquants où seul Grégory Lefort occupait un rôle de pointe. Deux occasions marquèrent ainsi la première mi-temps. La première dès la septième minute de jeu grâce à un parfait centre en retrait de Nicolas Fabiano pour Renaud Miherre qui arrivait du milieu du terrain par le train de 18 heures sept. Il a dû la tirer plusieurs fois dans sa tête, cette reprise en pleine course, puisque c’est un curieux extérieur du pied que Renaud nous a expédié au large des buts, à la place du plat du pied ferme et précis que nous attendions tous dans les tribunes. La seconde occasion après plus de vingt minutes de jeu, fut naturellement cette passe de Nicolas Fabiano dans le dos de la défense pour Grégory Lefort. Un duel, miam, miam… Quelques secondes de suspens, le bonheur retenu. Gregory court vers le but, poursuivi vaguement par deux CDD grenats de la fonction sportive. Entrée dans la surface et pas de fioriture, Gregory choisit la frappe puissante sur la gauche du gardien, Nicolas Cousin. Ca part fort, c’est cadré, mais le gardien est solide. Il a bien anticipé et renvoie des deux points en corner.

Ces deux occasions du Red Star seront les seules de tout le match. Ajoutez à cela une tête sur coup franc de leur grand défenseur central, Jean-Yves Mvoto (voir photo dans le reportage) et vous aurez retenu l’essentiel des événements de cette rencontre auxquels vous ajouterez une longue partie de passe à dix à laquelle les parisiens ont joué, sans joie, tout le match et qui a fini par épuiser nos joueurs contraints de courir derrière un ballon de plus en plus insaisissable au fil des minutes.

La seconde mi-temps fut pour les verts une partie usante faite de courses répétées pour récupérer le ballon et de tentatives difficiles pour relancer le jeu dans le sens de la marche. Mais une fois Nicolas Fabiano sorti, cette tâche sembla de plus en plus compliquée. Le milieu de terrain, contraint de se consacrer à des tâches défensives, n’était plus disponible pour organiser l’attaque. Les entrées de Geoffroy Da Costa, Badougou Sambague et de Davidson Charles n’ont pas permis d’apporter ce surcroît d’énergie et de dribbles qui aurait pu fournir des situations dangereuses. Davidson Charles, tous les supporters présents en CFA2 ont été heureux de le revoir sur le terrain. Allait-il nous gratifier d’une ou deux courses dangereuses vers l’avant ou d’une tête claquée dans le but adverse ? Malheureusement non. La défense adverse ne se laissa pas faire et le manque d’automatisme et de confiance de Davidson ne lui permit pas de se mettre en valeur durant les dix minutes de jeu qu’il eut à jouer.

Résultat nul et logique en ce début de soirée. Quatre matchs nuls, deux victoires et aucune défaite. Parcours satisfaisant pour un promu, parcours insatisfaisant pour un club ambitieux qui entend dans l’avenir retrouver les divisions supérieures et redevenir le second club de la capitale aux côtés du PSG. Mais patience, avant d’en arriver là, il reste bien du chemin. Et ça commence dans les prochains jours par les départementales de province. Vitré samedi prochain et Plabennec du côté de chez Obélix et Astérix dans quinze jours. « Simone, fais les valises, on part ! »

JEAN-NOEL, envoyé spécial au stade Bauer

LES PHOTOS DU MATCH

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