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LE RED STAR TOMBEUR DES GRANDS
VICTOIRE SUR RENNES, EN FEVRIER 1985
François Lemasson © Photo Gilles Saillant
Décidément le Red Star s’est fait une spécialité de piéger les équipes de tête à domicile. C’est d’abord Mulhouse, à l’automne, qui est tombé à Saint-Ouen. Puis Le Havre, pourtant en plein boom, qui avait été contraint de laisser un point. Les Rennais, troisième du classement, ne pouvaient pas dire qu’ils n’étaient pas prévenus. En plus, ils étaient particulièrement motivés, fortement décidés à profiter du faux pas du Havre à Besançon, vingt-quatre heures plus tôt. Tout cela ne fait que rehausser la victoire du Red Star 93, tombeur des grands, puisque que Rennes, à son tour, s’est fait piéger, samedi soir. Un but splendide du douzième homme Joël Leverrier, à treize minutes de la fin, qui récompensait toute la vaillance et l’abnégation des banlieusards.
Bref, Rennes a fait les frais du redressement confirmé du Red Star 93, totalement décomplexé par ses excellents résultats actuels.
De surcroît, les deux mille cinq cents spectateurs qui s’étaient mobilisés sont repartis ravis, avec le sentiment d’avoir assisté à l’une des meilleures rencontres de la saison. Le mérite, il est vrai, en revient aussi pour une large part aux visiteurs, dont le style se veut résolument offensif, d’autant que Patrice Rio, derrière, tient solidement la baraque. Le Red Star s’y cassa souvent les dents, et aurait pu désespérer. C’est vraiment la combativité insufflée à son groupe par Georges Eo qui, une fois de plus, a payé.
On était loin de la guerre de tranchées qui avait présidé à la venue de Mulhouse. Mais l’écart qui sépare les deux formations au tableau ne se faisait que rarement sentir sur le terrain, surtout en première période. Au contraire, ce sont les Audoniens qui mettaient plutôt les Bretons sous l’éteignoir.
Ainsi, Dubois et Kastendeuch neutralisaient sans trop de peine le lymphatique Mario Relmy, pourtant craint comme la peste. Aux ailes, Faury et Aniol s’en sortaient admirablement face aux flèches décochées par Marin et Charrier. Le Red Star supportait largement la comparaison et les occasions de but se partageaient assez équitablement, celles du Red Star étant particulièrement dangereuses sur chacune des percées virevoltantes de Lechantre et sur une tête de Rached qui passait au-dessus.
Il est vrai que cela devint beaucoup plus dur après le repos. Rennes, qui s’était appliqué jusque-là à privilégier le geste à l’efficacité, passait la surmultipliée, et il était clair que Pierre Mosca avait fait ses remontrances :
« Nous jouons bien, dira t-il plus tard. Mais il y a certains déplacements, comme celui de Saint-Ouen précisément, où il faut enfiler les bleus de travail. Sinon, on reste à la merci de la moindre erreur. »
La moindre erreur. Elle survint au plus fort du pressing permanent des Bretons. Rached glissa la balle en retrait. Aucun Breton, pour une fois, n’était sur le coup. Leverrier entré à la place de Lecornu (entorse au genou dans un contact) arrivait en pleine foulée. Le Red Star avait exploité l’unique faute défensive rennaise. Et un de plus au tableau de chasse !
Philippe Bouvet (Le Parisien)
L’Equipe consacre également un long article à cette rencontre et titre « Ca devient une bonne habitude »
RED STAR – RENNES : 1-0 (0-0)
Temps doux, bon terrain. 2 500 spectateurs environ. Bon arbitrage de M. Frénot. But : Leverrier (78ème).
Remplacement au Red Star : Lecornu par Leverrier (38ème). A Rennes : Zajakowski par Muller (78ème). Avertissement au Rennais Le Goff.
RED STAR : Lemasson - Faury, Kastendeuch, Dubois, Aniol – Kedadouche, Séguy, Lecornu (Leverrier 37ème), Y. Belkebla – Rached, Lechantre (cap.).
Entraîneur : Georges Eo
RENNES : Hiard – Le Goff, Rio (cap.), Marais, Ninot – Zajakowski (Muller 78ème), Bousdira, M’Fédé – Morin, Relmy, Charrier.
Entraîneur : Pierre Mosca
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