ANDRE SIMONYI, UNE VOLONTE DE FER
De gauche à droite : Christian Laudu indique à André Simonyi "Vous vous souvenez de la butte, poignée de main avec Herbin, Laudu et Simonyi viennent de recevoir une coupe offerte par les supporters lors du 1000ème match du Red Star, en D 2, le 20 novembre 1993. Simonyi avec le maillot tricolore, au Stade de Saint-Ouen, en 1942. Coup d'envoi de Red Star – Beauvais, en 1993
Nous publierons un article consacré à une des idoles du stade de Saint-Ouen, des années trente et quarante. Cet article est paru en février 1970, dans un magazine aujourd'hui disparu.
André Simonyi reste certainement parmi les plus beaux attaquants français. Arrivé en France en 1932, il porta durant douze saisons, le maillot du Red Star, remporta avec le club de Saint-Ouen la Coupe de France en 1942 et forma avec Fred Aston, une aile droite célèbre.
Ce technicien élégant, doté d'une belle frappe de balle, fit par ailleurs, le bonheur d'autres clubs puisqu'il porta également les maillots de Lille, de Sochaux, de Rouen, de Rennes, de Paris Capitale, du Stade Français, d'Angers où il lui arriva fait rarissime de jouer demi-centre, pour remplacer un titulaire blessé.
Ensuite il émigra au Portugal jouant cinq ans à Covilila, club de première division. Il revint pour devenir entraîneur-joueur d'Avallon et entraîna ensuite deux saisons Cherbourg, alors en seconde division, où il fit débuter des garçons comme Jacky Simon, Gosselin et Castel.
Bien qu'ayant quarante-huit ans, Simonyi, toujours aussi jeune allure, n'ayant pas pris une once de graisse, jouait quand l'équipe cherbourgeoise avait besoin de lui. C'est ainsi que lors de la dernière saison, il disputa quatorze matchs.
Simonyi a voué au ballon rond une véritable passion. Pour lui, il a consenti tous les sacrifices "Je n'ai pas fumé, ni pratiquement bu un verre d'alcool de toute ma carrière dit-il. Après un match, je prenais un bain et je me reposais. Tout mon esprit, toutes mes forces étaient tendus vers le prochain match à disputer. Rien ne pouvait me distraire de l'objectif à atteindre : jouer pour gagner".
L'ancienne vedette audonienne, en fait, cachait une volonté de fer. Il supportait difficilement l'inaction. Et de nous conter les deux anecdotes suivantes :
"J'eus le péroné fracturé. Le docteur Judet m'opéra et je devais rester trois semaines à l'hôpital avant de recommencer à marcher. Au seizième jour, n'y tenant plus, je m'enfuis, rentrai chez moi et m'installai dans ma baignoire pour ramollir le plâtre et l'enlever. Une semaine plus tard, je trottais convenablement. Je fis ma rentrée et marquai trois buts. Je crois bien que le docteur Judet n'en est jamais revenu."
"L'autre fait s'est passé quand je jouais à Coviliha. Un dimanche, en tirant au but de 45 mètres, je ressentis une violente douleur dans le ventre. Le médecin du club ne décela rien d'anormal et je jouais trois autres dimanches avec des piqûres de novocaIne. Souffrant toujours, je me décidai à passer une radio. J'avais une fracture de l'ischion (1) …"
Aujourd'hui, André Simonyi est banquier de baccara dans un cercle de jeu des Champs-Elysées. Mais le football lui manque. Il aimerait s'occuper de prospection, d'éducation des jeunes, voire d'entraînement dans le cadre d'une réorganisation du département technique de la F.F.F. dédié à Georges Boulogne, lequel s'en souvient évidemment, celui-ci reçut son diplôme d'entraîneur des mains … d'André Simonyi, alors délégué de Gabriel Hanot.
(1) un des trois os formant l'os iliaque
Red Star, saison 41-42, vainqueur de la Coupe de France 1942
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