LE GROUPE DU RED STAR POUR LA VENUE D'AVRANCHES
Quentin Beunardeau, William Avognan – Blondon Meyapya, Ryad Hachem, Bissenty Mendy, Paolo Gozzi, Fodé Doucouré – Joachim Eickmayer, Merwan Ifnaoui, Cheikh Ndoye, Fred Dembi – Damien Durand, Kémo Cissé, Ivann Botella, Jovany Ikanga, Hacène Benali
DANS L'EQUIPE INTERNET
Cheikh N'Doye, 37 ans et terreur du National avec le Red Star
Le vétéran et capitaine du Red Star Cheikh N'Doye, ancienne figure de la Ligue 1, est un élément essentiel du bon début de saison de son équipe en National. À 37 ans et avec son allure dégingandée, l'avant-centre fait office d'ovni à ce niveau.
Disons-le franchement, on n'aimerait pas être au marquage de Cheikh N'Doye. Avec son jeu de corps, sa puissance (1,91 m, 93 kg) et ses projections, il y aurait de quoi passer une très mauvaise soirée. Un peu comme celles vécues jusqu'à présent par les adversaires du Red Star, leader du National qui reçoit Avranches, ce vendredi (19 h 30).
En ce début de saison, le club audonien peut compter sur la forme déroutante de son capitaine, pourtant âgé de 37 ans. On ne sait pas si c'est grâce à sa formation de menuisier mais le Sénégalais scie tout le monde, avec déjà 4 buts et une passe décisive au compteur en 6 matches.
Un repositionnement surprenant
Milieu de terrain quand il évoluait en Ligue 1 avec Angers, N'Doye a été repositionné avant-centre depuis quelque temps par Habib Beye, son entraîneur au Red Star. « C'est une porte de sortie haute. En point d'appui, il est très utile, en déviation aussi, avec des joueurs autour de lui qui vont vite, note Réginald Ray, coach du Mans, battu par les Audoniens vendredi dernier (1-2) après un but de... N'Doye. Le déficit de taille et un marquage étroit lui ont permis de marquer. Quand le ballon est dans les airs, il prend de la place, il est souvent en dessous. »
Cette idée de le faire jouer devant avait aussi traversé l'esprit de Stéphane Moulin. « Il m'était arrivé de le mettre devant car il a le sens du but, raconte l'ancien entraîneur du SCO. Avec nous, la première année de Ligue 1, il marque 9 buts. Il est capable de terminer les actions dans le jeu aérien, mais pas que. Même à l'entraînement, il marquait beaucoup de buts. Évidemment, ce n'est pas l'avant-centre classique, mais c'est aussi ce qui perturbe les adversaires. Il n'a pas forcément la technique mais il est attiré par le but, il se déplace bien. Il a toujours donné l'image d'un joueur emprunté avec ses grandes jambes, mais c'est quelqu'un de très appliqué. Je pense que le coach (Beye) a eu le nez fin. Parfois, on nous prend pour des fous mais on est là aussi pour essayer de trouver des solutions et le fait de l'avoir tenté, c'est chouette. »
Son parcours
Épinal (2009-2012), Créteil (2012, 2015), Angers (2015-2017), Birmingham City (ANG, 2017-2019), Angers (p., 2018-2019), Red Star (depuis 2020).
33 sélections avec le Sénégal (3 buts et participation à la Coupe du monde 2018).
Des adversaires méfiants
À force, les clubs de National commencent à se méfier de l'escogriffe du 93. Ray souligne la nécessité de « concéder le moins possible de coups de pied arrêtés » et Fabien Pujo, entraîneur du GOAL FC, confie même avoir élaboré un plan « anti-N'Doye », le 18 août (3-1 pour les Lyonnais). « D'habitude on joue à 4 derrière, et là on était passés à 3 dans l'axe, assume le technicien. Le 1 contre 1 avec lui nous paraissait impensable. Et on avait un bloc compact, cela a été plus complexe pour lui. Il n'y en a pas deux comme lui en National, on est obligés de s'adapter. On avait proposé une vidéo individuelle sur ses déplacements dans la surface, car il a la faculté à gagner le mètre nécessaire. Or s'il a 50 centimètres d'avance et que tu n'es pas au contact... Il faut toujours quelqu'un avec la main sur son corps. »
On avait mis Lucas Camelo au milieu de notre défense à 3, il fait 1,90 m. Je pense qu'il faut de la taille, poursuit Pujo. Et de l'intelligence, car être aussi fort que lui, c'est rare. Toutes les équipes qui jouent le Red Star sont obligées de se poser la question N'Doye. Même par ses courses de sacrifice, sa faculté à se déplacer pour les autres, il ouvre des espaces de malade. Et il va presser. Quand tu le vois arriver sur toi, il ne faut pas se louper. Chaque coach de National aimerait avoir son N'Doye. »
Un guide motivant
Même si son engagement peut lui valoir quelques rappels à l'ordre et déjà trois cartons jaunes cette saison, celui-ci a surtout valeur d'exemple auprès de l'effectif du Red Star. « C'est un guide, j'imagine, pour les jeunes qui le voient faire autant d'efforts », salue Ray.
« Quand il est venu à Angers, à la fin du stage de pré-saison, j'en ai fait mon capitaine de suite, dit Moulin. Il a une force mentale, il rebooste toujours ses partenaires, il est entraînant. » Et intimidant, un peu. « Rien que dans le tunnel, tu sens la détermination, corrobore Pujo. Il ne rigole pas et il peut même déjà transmettre de la fragilité à l'adversaire. »
Red Star, le ballet populaire entre tradition et fonds d'investissement
Mais, à 37 ans, le corps suivra-t-il toute la saison ? « Il fait tout pour être au meilleur de sa force, jure Moulin, qui a gardé le contact. On a tendance à dire qu'à cet âge-là , on est sur le déclin, mais on ne peut avoir aucun soupçon sur sa force physique. C'est d'abord une force de la nature, on le sait. Il ne progresse plus mais, au lieu de régresser, il se maintient. Je ne sais pas s'il jouera jusqu'à 45 ans, mais il s'en donne les moyens. Il optimise tout ce qu'il est. » Et le terrain le lui rend plutôt bien.
Toujours en procès avec le SCO
Tout pourrait aller dans le meilleur des mondes pour l'attaquant du Red Star, mais celui-ci est toujours en procès avec le SCO, son ancien club où il a été capitaine. En première instance, en juillet 2021, le conseil de prud'hommes d'Angers a jugé que le document objet du litige (un contrat de deux ans qui avait été rédigé en même temps que celui du prêt du milieu de terrain à Angers par le club anglais de Birmingham en 2018), était une promesse d'embauche qui valait contrat de travail et que la rupture dudit contrat était à l'initiative du SCO. Le club de l'Anjou a été reconnu fautif et condamné à verser 450 000 euros à son ancien joueur en guise de dommages et intérêts. Mais le clan N'Doye réclamait près de 3 M€ et a fait appel. Le dossier est en état d'être plaidé, en attente d'une date d'audience. T. Do.
Photo Philippe Le Brech
A noter que dans l'édition papier de L'Equipe, les rencontres de National ne sont mêmes pas annoncées ! Sans doute, une première

Ecrit par : gerard |