IL Y A 15 ANS
APRES DEUX MOIS, EN D III.
LE RED STAR RETROUVE LA D II,
APRES LA MISE EN LIQUIDATION DE BESANÇON
L'information officielle de la commission sportive de la Ligue Nationale de Football tombe, le 3 juillet 1986, le Red Star est repêché.
Claude Cuny, vice-président délégué général du club audonien répond aux questions des journalistes.
Le Red Star en D II pour le prochain exercice, suite à ce repêchage de dernière heure, c'est un peu inattendu, non ?
Pas du tout. Et loin s'en faut. Les problèmes financiers de Besançon étaient connus, et ce n'était d'ailleurs pas le seul club à connaître de tels déboires trésoriers à la fin de la saison. Non, ce n'est pas une surprise. Pour preuve, nous avions rapidement fait acte de candidature auprès de la Ligue au moment de l'assemblée générale de Toulouse, les 16 et 17 mai, et de l'assemblée fédérale de Marseille, quelques jours plus tard. Mais la commission de contrôle de gestion n'a pas pris la décision attendue. Besançon ne pouvait pas continuer.
Et maintenant, à un mois de la reprise, vous êtes, en quelque sorte, au pied du mur.
Certes. N'oubliez pas que diriger, c'est prévoir. En ce sens, le comité directeur du club avait échafaudé toutes les hypothèses au terme de la saison qui s'est achevée. Bien sûr, nous avions surtout travaillé dans l'optique d'une saison en D III, tant sur le plan budgétaire que sur celui de l'effectif. Alors, reprendre, au pieds levé, une place en D II n'est pas chose aisée. C'était à prendre ou à laisser. Le comité directeur n'a pas hésité. La décision a été prise à l'unanimité.
Un changement de ce type doit poser des tas de problèmes ?
Nous avons, en effet, accumulé les handicaps. Concernant la préparation, qui sera très courte, le budget pour lequel nous avons dû repartir à la pêche au sponsor (maillot), celui de l'an passé ne nous ayant évidemment pas attendu. Mais avec un budget de l'ordre de 4 millions de francs, le club est économiquement solide. Sans être riche. Enfin, il va nous falloir penser à renforcer quelque peu l'effectif. Nous sommes à la recherche d'un attaquant et d'un milieu de terrain. Nous avons des contacts. Mais il n'est pas question de tout chambouler. Les garçons que nous avons engagés pour la saison à venir ne seront pas remerciés du jour au lendemain. Pas question de faire machine arrière. Au contraire, je suis certain que pour ces joueurs-là, la D II va devenir une motivation supplémentaire, un challenge.
Dans de telles conditions, n'est-il pas difficile d'avoir de l'ambition ?
Depuis cet hiver, nous travaillons sur un dossier, un plan de repositionnement du Red Star. A cette équipe "sympathique", nous voulons apporter de l'organisation, de la rigueur, des objectifs ambitieux. La vraie dénomination du club est AS Red Star 93. Eh bien, le but poursuivi est de l'amener parmi l'élite pour 1993, dans le premier tiers du classement de D I. C'est une gageure, mais finalement, il apparaît que la plus grosse difficulté sera de se maintenir cette année. Il existe, autour du Red Star et en son sein, un consensus exemplaire qui ne peut être que bénéfique. Gérard Laurent est un entraîneur compétent qui a fait ses classes à Nancy, puis à Lens. Il possède une formation des plus solides.
A quand le statut professionnel ?
La relégation nous avait, en quelque sorte, mis sur une de garage. A présent, nous sommes en position de faire valoir, nos droits réglementaires à ce sujet. Notre démarche devrait aboutir en cours de saison, je l'espère.