Et une nouvelle fois, les spectateurs ont droit aux 120 minutes de jeu (1-1, but d'Alain Polaniok) et à la qualification aux tirs aux buts.
A la fin de la semaine, le Red Star débute une nouvelle campagne en Coupe de France face à Villepinte. Retour sur le passé, la dernière épopée du Red Star en Coupe de France remonte à la saison 1991-1992. En championnat de D2, le Red Star souffre (à la fin novembre 1991 Michel Rouquette est remplacé par une légende du football français Robert Herbin - voir photo), le club n'assure son maintien qu'en fin de saison, en particulier grâce à une victoire à Valenciennes le 31 mars 1992, sous les caméras d'Eurosport avec le premier but du jeune Steve Marlet en championnat.
Le parcours en coupe a débuté très difficilement à Saint-Ouen en décembre 1991. Pour le 7ème tour (1-1, but de Samuel Michel), les Audoniens se qualifient aux tirs aux buts devant un autre pensionnaire de la D2, l'actuel leader de National : Beauvais (dans cette formation évolue Alain Durand)
Ce match est très particulier, les Beauvaisiens terminent la rencontre à 8 (3 expulsés dont le gardien).
La séance de tirs aux buts commence très mal, Safet Susic expédie le premier tir sur le poteau. Mais bon, le Red Star l'emporte par 4-3 aux tirs aux buts. Après cette entrée en matière, la chance est une nouvelle fois avec l'équipe de Saint-Ouen, réception d'un autre club de D2 à la maison : Sedan.
Et une nouvelle fois, les spectateurs ont droit aux 120 minutes de jeu (1-1, but d'Alain Polaniok) et à la qualification aux tirs aux buts.
En 32ème de finale, l'équipe de Robert Herbin va chercher sa qualification dans le Nord à Cambrai, une qualification obtenue en deuxième période avec deux buts de Nasser Bouiche et un de Denis Bourdoncle. Pas de quoi pavoiser devant une équipe amateur, mais en coupe, l'essentiel est de se qualifier.
En 16ème de finale, direction, le Sud de la France, Alès, un nouveau club de D2, une place en 8ème de finale en jeu. Les joueurs sont placés dans d'excellentes conditions, ils descendent dans les Cévennes en avion.
Et une nouvelle fois, le suspens dure jusqu'au bout de la nuit, 0-0 après les prolongations. Nouvelle séance de tirs aux buts. Les quelques supporters présents dans la tribune souffrent, mais le miracle a lieu pour la troisième fois, les tirs aux buts réussissent aux Audoniens (cinq sur cinq), le dernier est transformé par Christophe Fiatte qui bat Gilles Bourges (futur portier audonien, dans la formation d'Alès évoluent également David Giraudo et un certain Saïb Lamouchi). Il faut mieux être présent à Alès que d'écouter Canal + qui annonce la qualification d'Alès !
Un parfum de coupe commence à respirer sur Saint-Ouen, l'année 1992, cinquante ans après la dernière victoire. Et en plus Madame Coupe de France fête ses 75 ans. Le Red Star veut marquer cette anniversaire. Le tirage au sort est clément pour les équipiers de Jean-Luc Girard, une nouvelle équipe de D2 est proposée au public de Bauer, le mercredi 9 avril : Guingamp avec un tandem d'attaquants : Gui'varch-Rouxel.
Près de 5000 spectateurs garnissent les tribunes, dont une grosse colonie de supporters bretons. Le match est tendu, rapidement les Guingampais sont réduits à 10 (expulsion de Rouxel). Mais les Audoniens ne profitent pas de l'avantage numérique. A la 70ème minute, le défenseur Daniélou ouvre la marque. Le Red Star va-t-il laisser échapper un quart de finale.
Robert Herbin à la 81ème minute, sort un milieu de terrain Alain Polaniok et fait entrer sur le terrain Sergueï Rodionov, l'ancien joueur-international du Spartak de Moscou. Quatre minutes plus tard, la révélation de la fin de saison Steve Marlet égalise. Les prolongations sont une nouvelle fois au rendez-vous. Les Bretons fatigués (10 contre 11), s'avouent battus sur un but de Rodionov à la 109ème minute. Pour la première fois depuis près de 20 ans, le Red Star est en quart de finale, l'épopée en Coupe de France se poursuit.
A la fin de la rencontre, les réactions sont les suivantes (réactions publiées dans Red Star Plus, le bulletin des supporters le 11 avril, jour de Red Star 93 - Bourges.
Jean-Luc Girard (capitaine) : "Nous n'avons pas toujours véhiculé une belle image du club en championnat. Mais ce soir, nous étions sûrs de notre coup, après l'égalisation, la victoire ne faisait plus aucun doute. Merci aux supporters d'avoir soutenus les joueurs, çà aide.... et voilà le résultat". Denis Bourdoncle ; "Un grand ouf d'être en quart j'avais connu les 1/2 sur le banc de touche avec Bordeaux".
Robert Herbin : "La qualification de ce soir, c'est la victoire d'un ensemble, mais l'apport de "Bob", pardon de Steve a été primordial". Jean-Claude Bras : "Tout en restant modeste, une grande émotion d'être en quart, un moment de bonheur à partager. Nous représentons dignement le football parisien. Un grand merci à Safet, quand on connait l'état de son genou, un vrai seigneur".
François Gil (responsable des sections jeunes) : "Après Marlet, d'autres suivront...le travail du centre de formation va payer. Pour les jeunes, Steve devient l'exemple à suivre".
et parmi, les réactions, celles de deux fidèles supporters :
Jean Morand "Pour mon départ en retraite.... demain. Quel cadeau, je n'ai plus de voix".
Gérard Petit : "Formidable. Je me souviens de la dernière qualif en quart en 1973 face à Sochaux aux pénalties. Notre goal Christian Laudu avait réussi son tir".
Dans ce même numéro de Red Star Plus, Serge Mésonès, ancien capitaine d'Auxerre, journaliste et actuel Conseiller Technique auprès de Madame Marie-Georges Buffet, Ministre de la Jeunesse et des Sports, signe un article :
"Le RED STAR 93, édition 92 est fantasque et sympa, et c'est pour çà qu'on l'aime !.
Constellé de vrais grands joueurs, genre Susic, Rodionov...
Capable de perdre le match du tapis vert à domicile face à VA, et de relancer... les Angevins à Nungesser grâce à ce but d'outre match de l'espoir. Le RED STAR est fou !"
A lire : STEVE MARLET PROPULSE LE RED STAR EN QUART DE FINALE
Le Red Star est fou, mais la Coupe de France devient folle.
Tirage au sort Cannes est désigné adversaire du Red Star. Les Audoniens devront se rendre sur la Croisette.
Mais, la qualification des Cannois est remis en cause, des incidents se sont produits lors du huitième de finale Cannes-Montpellier (envahissement du terrain suite à un but refusé). La commission de la Coupe envisage de donner match perdu à Cannes, Montpellier va-t-il devenir le nouveau client du Red Star. La décision est longue à venir, Cannes est qualifié, mais son terrain est suspendu. La logique veut que le match soit inversé. Le Red Star doit recevoir Cannes, mais non, la Fédération désigne un terrain neutre..... Lyon, un stade de 45000 places, match en semaine, à plus de 450 kilomètres des deux clubs concernés.
Le Red Star mobilise, trois cars de supporters, les caméras de FR3 dans un car. Enfin on parle du Red Star.
Dans le numéro spécial de Red Star Plus, on envisage une qualification.... après les prolongations. Une habitude, surtout que Cannes a dû avoir recours aux prolongations à deux reprises pour se qualifier (Angers et Montpellier) et Cannes souffre en D1. Sur un match, tout est possible. Dommage que le public de Saint-Ouen soit privé de ce quart.
On dénonce le choix du stade de Lyon qui risque d'être vide au 3/4 On présente le duel Safet Susic-Luis Fernandez. On s'aperçoit que le directeur sportif de Cannes est Jean Baeza (le dernier joueur a avoir porté le maillot tricolore en évoluant au Red Star).
Le club des supporters lance un appel à "soutenir les Verts mais également de respecter Cannes. A nous de démontrer que le football c'est autre chose que la violence et les histoires de fric. Bon match. ALLEZ RED STAR" et demande qu'aucun fumigène ne soit lancé.
A la lecture de la composition de la formation de Cannes, on découvre un inconnu du grand public : Zidane. Mais oui, il s'agit de Zizou qui débute sa carrière. Pour la petite ou la grande histoire, Zinedine Zidane joue ce match face à un Monsieur qui tirait sa révérence et jouait sa dernière prestation officielle, Safet Susic.
Ce quart de finale à Gerland, un beau gâchis... 1200 spectateurs présents, la plus faible affluence de toute l'histoire moderne de la Coupe de France pour un quart de finale, mais au moins 400 CRS, ce n'est plus un stade..... mais une prison. La tribune d'honneur pour les Cannois, la tribune opposée aux Audoniens.
De ce match, arbitré par Monsieur De Pandis que de mauvais souvenirs pour les Audoniens. Un stade triste, imaginez 1200 personnes dans un lieu pouvant en contenir 45000 personnes. Un Red Star qui passe à côté de son match, surtout après l'expulsion de Luis Fernandez à la 52ème minute. Le peu d'occasions de Samuel Michel et de Steve Marlet. La sortie prématurée de Safet Susic. Les prolongations, une erreur défensive et un but de l'international Camerounais Oman-Biyik à la 92ème minute, juste après le remplacement de Jean-Luc Girard . Un retour "gueule de bois" sur Paris au petit matin, les supporters n'ont pas l'impression d'avoir vécu un quart de finale.
La fédération a privé les amoureux du football d'une fête.
Cannes s'incline en demi-finale sur son terrain aux tirs aux buts devant Monaco (0-0, 5 t.a.b à 3), alors que la seconde demi-finale Bastia-Marseille, à Bastia est marquée par le drame de Furiani. Une tribune provisoire s'écroule avec de nombreux morts. La Coupe de France, la 75ème du nom s'acheve dans le sang.
La Fédération aussi prévoyante pour le quart Cannes-Red Star a laissé le fric prendre la vie à des spectateurs venus assister à une rencontre de football. Une triste fin de saison 1991-1992.