Des centaines de rencontres du Red Star en plus de 40 ans de fidélité de club, je viens de vivre depuis la saison 77-78 (année de l'abandon du professionnalisme), la saison la plus difficile. Longtemps, je me suis posé la question, si cela n'était pas l'année de trop.
Avant la reprise, le fait d'abandonner le Stade Municipal de Saint-Ouen était pour moi une brisure et pour la quasi-totalité des Amis du Red Star une page de leur vie de tournée.
Mon Red Star avait peut-être joué sa dernière prestation officielle face à Nice le 8 mai 1998. A l'issue de la rencontre, plus de trois cents personnes (joueurs, entraîneurs, éducateurs, dirigeants bénévoles et supporters) avaient fêtés amicalement et très convivialement la fin d'une vie commune de près de 90 ans avec ce stade mythique et typiquement anglais et véritable stade de football.
Trois mois jour pour jour après la fin provisoire ou définitive du stade Bauer, le Red Star recevait Wasquehal pour sa première prestation.
du championnat 98-99 au stade de Marville dans le Parc des Sports de La Courneuve à Saint-Denis. Le Président après avoir espéré être co-résident au Stade des vainqueurs de la Coupe du Monde se retrouvait dans une stade neuf (sauf l'ancienne tribune, vestige de l'époque 1910-1920 où ce stade n'était autre qu'un cynodrome) , champêtre mais sans aucun doute inadapté au football professionnel. La saison s'annonçait difficile... et longue. Le recrutement était loin des espoirs : au départ, de plusieurs joueurs défensifs, seuls deux éléments pouvant évoluer aux postes défensifs étaient arrivés : (un gardien de but de Martigues : Renaud et un défenseur qui avait peu joué avec Guingamp : Bouisset). Peu de renforts, alors que la saison précédente, les Audoniens avaient encaissé la bagatelle de 61 buts (4ème plus mauvaise défense). A ces joueurs était venu se joindre un ex-international hongrois : Albert, puis le 14 août, un joker un buteur de D2 : Bonora (Nîmes).
Pour un baptême, quelle tristesse, un match nul dans tous ses aspects (score et jeu), un panneau d'affichage inexistant et en prime le prix de la place : 90 F dans la tribune nouvelle. Cette erreur entraîna un vent de révolte des fidèles de Bauer, heureusement au second match la direction du club eu l'idée de revenir à un tarif populaire : 30 F.
Le déplacement à Cannes confirmait certaines craintes le manque de réalisme des verts. Devant une équipe réduite à 9, le Red Star se contente d'un nouveau nul (1-1)
22 août, Niort se présente à Marville et je suis au bord de mer à Sainte-Maxime avec un supporter du Red Star depuis presque 1/2 siècle et nous allons suivre par téléphone la rencontre et je m'aperçois que je vais râter mon premier match à la maison depuis le 11 août 1990 (Red Star 93 - Guingamp : 3-0 et ....une place de leader en D2). Si nous étions restés à Bauer, je me serais arrangé pour être présent. Crispant de suivre au télephone, l'évolution du score, mais satisfaction la victoire 2-0 devant Niort d'un match très moyen au dire de mon "envoyé spécial".
Et me voilà sur le chemin du Mans, avec toujours autant de plaisir, une vraie amitié c'est crée entre les responsables des supporters du Mans et quelques Amis du Red Star.... depuis une défaite en septembre 1990 (1-0), alors que les joueurs de Saint-Ouen étaient sur un invincibilité de 6 matchs (6 victoires). Et depuis, avec plaisir nous nous retrouvons chez eux ou chez nous. Et comme, ils sont nos meilleurs amis.... ils nous "laissent" la victoire (1-2). Et dire que l'année dernière, il avait fallu attendre les dernièrs matchs pour connaître les joies de la victoire à l'extérieur à Wasquehal 2-4 (37ème journée). Les craintes du début de saison vont-elles s'envoler puisque notre club pointe à la 4ème place !
Beauvais, la bête noire, dernière déjà du championnat se pointe à l'horizon. En trente minutes : 3-0. Les attaquants marquent, la défense n'est pas inquiétée. L'optimisme gagne les supporters puis voilà un grain de sable se met dans la machine. Le match se termine sur le score de 4-3, les Beauvaisiens ayant même une balle d'égalisation. Même si nous retrouvons à égalité avec Troyes le leader. Je trouve que cette place ne correspond pas à la valeur de l'équipe. Le retour de Beauvais en seconde période est une indication. Le point faible de la saison précédente (la défense) est de retour. De toute façon, le déplacement à Troyes, le co-leader sera un test. A la fin de la première période, un erreur de marquage et les Aubois ouvrent la marque. Un signe ! La confirmation en seconde période, la démonstration d'un football champagne et le Red Star concède sa première défaite (3-1). Accident de parcours... mais sept buts d'encaissés en 180 minutes, le bilan est lourd. Les craintes de l'avant-saison se confirment. Mais bon, la troupe de Jean Sérafin peut se réssaisir rapidement, elle reçoit deux fois de suite des équipes en difficulté, Nîmes qui vient de changer d'entraîneur et Valence. Deux occasions pour demeurer dans le groupe des prétendants. Et malgré les talents de buteur de Michel, un but à chaque fois, deux grosses déceptions, deux défaites par un score identique 1-2 avec en prime un jeu médiocre, les spectateurs commencent à manifester leur mécontentement.
Le transfert de Saint-Ouen au Parc des Sports de La Courneuve a du mal à prendre, la pression est moindre sur l'équipe adverse, les spectateurs sont trop éloignés, les joueurs ont du mal à trouver leurs marques.... le début de l'automne annonce un long hiver pour nos couleurs.
L'hémorragie est stoppée, nos favoris arrachent un point précieux à Gueugnon (1-1), mais le retour à Marville annonce une nouvelle déception, à deux reprises Michel marque mais nouvelle défaite (2-3) devant Lille qui vient de changer d'entraîneur. La situation devient délicate avant le déplacement dans le chaudron vert. Devant 25000 Stéphanois, le Red Star résiste mais s'incline 2-1 et le plus triste Samuel Michel, le meilleur buteur de D2 en activité, une figure emblématique de l'Etoile Rouge marque son dernier but sous nos couleurs avant de rejoindre en janvier Guingamp.
Déjà la mi-octobre, un mal classé se présente Nice. Même scénario, le Red Star va-t-il s'incliner pour la quatrième fois de suite à domicile, les sudistes mènent 2-1, Crucet obtient l'égalisation avant que dans les dernières minutes sur coup franc Bouisset arrache les 3 points de la victoire. Sérafin vient de sauver sa tête pour combien de temps.
Déplacement en Mayenne, à deux reprises les Marvilliens prennent l'avantage, mais la défense confirme sa grande faiblesse et encaisse quatre buts et Laval l'emporte 4-2.
Nouvelle infidélité à mon club, je suis sur les bords du Bosphore et j'apprends avec deux heures de retard le résultat (j'avais oublié que le match avait été avancé à 18 h 30 au lieu de 20 h). Un résultat nul 1-1, malgré une grosse domination, nos joueurs n'égalisent par Fellahi que pendant les arrêts de jeu (deux nouveaux points de perdu). Même scénario quatre jours plus tard d'Istanbul toujours on m'annonce la défaite à Amiens 3-0. Nouvelle infidélité.... je n'étais pas présent et le Club des Amis organisait un déplacement en car (ma première absence pour un match de championnat depuis..... Le Mans en septembre 1990). Je suis comme le Red Star sur la mauvaise pente !
Voilà Châtauroux à l'horizon et quelques heures avant le début du match, la tête de Sérafin tombe et son adjoint, l'ancien joueur Jean-Luc Girard prend la direction de l'équipe. Le message de l'ex-entraîneur ne passait plus, une majorité de joueurs voulaient du changement. Maintenant à eux de jouer.... le résultat est mitigé puisque une nouvelle fois , partage des points malgré quelques bonnes actions.
Malgré ce match nul, l'arrivée de Gigi (le surnom de Girard) me plait, sa nomination à la tête de l'équipe représente un certain esprit.... l'esprit de Saint-Ouen.
Donc, je décide de voir mes favoris à Sedan. une équipe ardennaise (8ème) qui commence sa remontée alors que le Red Star est 16ème.
Au bout de trente minutes de jeu, je n'ai qu'un désir, quitter le stade Emile Albeau, pas à cause des supporters sedannais, mais de la prestation de mon équipe. Déjà trois buts d'encaissés. A la fin, un 0-5 qui me marque. Je n'ai pas souvenir à l'extérieur d'une telle déroute depuis des années.
Joueurs inexistants, démission. Ils ne voulaient plus de Sérafin, mais veulent-ils de Girard. La question mérite d'être posée. Le retour en voiture est très long. Ce soir là, j'annonce à mes amis la descente se profile à l'horizon. Je suis un oiseau de mauvaise augure....
Les Bretons débarquent en Seine-Saint-Denis, mach tendu deux équipes en difficulté.
Nouveau nul devant Guingamp (0-0). Un point positif, la défense n'a pas pris de but pour la première fois depuis la 3ème journée.
Pour la dernière journée des matchs aller, le Club des Amis organise un déplacement en car, nouvelle déception, après un bon début de rencontre, Caen avec l'ex-audonien Samuel Boutal nous bat par 3-1. Pour la première fois de
la saison le Red Star est relégable. Le Stade de France n'est pas pour demain.
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