Avant la finale, les médias ont parlé du parcours de Roger Lemerre, sa carrière de footballeur, d'entraîneur. Pour ceux qui connaissent moins Roger, ils ont eu la surprise d'entendre que son chemin d'entraîneur l'avait mené à Saint-Ouen.
Dans les mêmes émissions, la présentation de l'Italie et de sa façon de jouer défensivement entraînait le commentateur à faire référence à Helenio Herrera, l'inventeur du fameux verrou défensif et ... ancien vainqueur de la Coupe de France avec le Red Star en 1942.
Ne rejetons pas le second, il fait partie du patrimoine historique du Red Star. Même si sa conception du football qu'il a défendu est aux antipodes ... de la beauté du football.
Dans les années 60-70, sa conception a gâché sans doute le talent de nombreux joueurs à caractère offensif.
La victoire de la France sur l'Italie (loin de tout esprit partisan) est dans une certaine mesure la victoire d'un football chatoyant, digne successeur de l'épopée suédoise de 1958 (Kopa, Fontaine, Piantoni ...), de celle des années 80 (Platini, Giresse, Tigana, Rocheteau ...) et la continuité de celle de la Coupe du Monde de 1998 ... avec en plus une attaque plus performante.
Vous me direz quel est le rapport entre le Red Star et l'Euro 2000, simplement un homme Roger Lemerre qui débuta sa carrière d'entraineur en 1975 du côté du stade de Saint-Ouen.
Avant de devenir le coach audonien, Roger Lemerre débute à Bricquebec, où il est né le 18 juin 1941 avant de rejoindre un club de D1 en 1961, Sedan, qui vient de gagner la Coupe de France.
A son arrivée, dans les Ardennes, Roger est un ailier ou avant-centre, il devient quelques temps après un joueur de défense.
En juillet 1963, Miroir du Football, dans une galerie de portraits intitulée "il y a des joueurs en France", au côté de Georges Casolari, Bernard Blanchet, Jean-Claude Hernandez pour citer les plus connus, est présenté notre joueur natif de Bricquebec. "Parce qu'il est grand et costaud, est généralement voué au rôle de fonceur. S'il est vrai que cet athlète possède une rapidité, une détente et une puissance constituant un danger certain... Ce joueur doit d'ailleurs être conscient de ses possibilités ... s'il met ses moyens physiques au service du jeu collectif, peut aller loin".
Aller loin, sans doute le journaliste de l'époque n'imaginait pas si bien dire.
Sa carrière de footballeur après la très longue étape ardennaise (1961-1969) avec une finale malheureuse de Coupe de France en 1965, plus exactement une double finale 2-2 et 1-3 face à Rennes et ses premières sélections avec le maillot tricolore (6 sélections). Il entre, en cours de jeu le 25 septembre 1968, à Marseille, face à la RFA, 1-1 et remplace... le dernier international du Red Star, Jean Baeza ! A ses côtés, on note la présence d'un certain Aimé Jacquet (2 sélections), mais aussi du père de Youri, Jean Djorkaeff et de Bernard Blanchet. Pendant sa période sedanaise il dispute le fameux France-Norvège de Strasbourg ( 0-1)en éliminatoire de la Coupe du Monde, la déroute d' Angleterre-France à Wembley 5-0... mais enfin une victoire, au Parc des Princes, sur la Roumanie 1-0, le 30 avril 1970 (but d'Henri Michel), avec un certain Jean-Claude Bras !
A l'inter-saison 69, il rejoint Nantes pour deux saisons. Nouvelle désillusion en Coupe de France en finale, en 1970, un cinq à zéro devant le Saint-Etienne ... d'Aimé Jacquet.
Une sélection devant la Belgique à Bruxelles (stade Heysel devenu stade du Roi Baudouin), victoire 2-1 avec une expulsion à la 79ème minute pour avoir défendu son copain Loulou Floch victime d'une agression d'un attaquant Belge. (voir photo)
Roger Lemerre se dirige ensuite vers Nancy 71-73, dont il est le capitaine avec une dernière sélection à Budapest devant la Hongrie le 24 avril 1971 (1-1). Le premier match nul de la France en Hongrie. Les Hongrois s'appelaient Florian Albert, Laszlo Fazekas, Ferenc Bene...) et termine sa carrière de joueur au R.C. Lens (73-75), sans disputer la finale Saint-Etienne-Lens de Coupe de France (1-0). Une saison dont le dernier match est Lens-Red Star ... dernière prestation des Audoniens en D1 avant de rejoindre Saint-Ouen et prendre le commandement de la formation audonienne.
G. Valck